VIVRE EN DÉMOCRATIE
Les tragédies grecques
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
Démocratie regroupe les concepts de demos (peuple) et kratos
(pouvoir), donc : pouvoir du peuple.
Toutefois ce dernier terme n’a pas toujours signifié « population
entière ». Au temps de l’empire
grec, i.e. par exemple vers -500 avant J.C., il s’agissait des habitants libres
de la cité, propriétaires de grandes étendues champêtres en opposition aux
esclaves et aux métèques; la cité se limitait dans le meilleur des cas à quelques
dizaines de milliers de personnes possédant des hectares de champ en culture;
et des esclaves, à l’extérieur de l’enceinte de la cité, ex. Athènes.
Chacune des cités, « sous l’autorité des dieux »
menaient une vie réglée selon l’emprise des phénomènes de la vie courante. Au-delà des litiges « terrestres »,
les dieux tranchaient; il en allait ainsi avec les nombreuses guerres… souvent
fratricides, ex. la guerre de Troie.
Les Grecs ont laissé une littérature imagée et fouillée de
cette Histoire : Homère, L’Iliade et L’Odyssée d’une part, mais aussi les tragédies d’Eschyle, de
Sophocle et d’Euripide. Ce sont des
fresques littéraires où interviennent rois et dieux qui décident au bout du
compte… de tout. La trame est
classique : quelques personnages de
la cour (roi, reine, leurs héritiers et quelques rôles de soutien), des chœurs
(représentant l’opinion publique, les traditions et les familles ou encore des
porte-parole de divinités) qui, complotent, glissent parfois dans l’inceste
(Œdipe), permettant des crimes sordides et condamnent à la mort (y inclus au suicide)
ou in extremis à l’exil.
L’intrigue est relativement simple et se déroule dans des
agoras extérieurs (avec une acoustique formidable). Généralement, on connaît d’avance par la
rumeur, les clichés et les redites, l’issue de la pièce. Mais l’intensité du jeu et le pathos des acteurs
donnent, à travers les ans, une nouveauté à des tragédies qui – somme toute –,
se ressemblent (ex. Électre) dans Sophocle, Euripide et Eschyle).
Plus qu’historique ce théâtre est
« moralisateur ». Il suscite
des discussions sur les « vraies » valeurs (ex. l’opposition d’Antigone
au roi Créon), dans Sophocle; donc ce que l’on doit inculquer à la jeunesse « patricienne ». Le théâtre grec est plus qu’un
passe-temps. C’est un grand manuel d’histoire,
un code de vie (éthique) et malgré tous les conflits, un clin d’œil à la vie.
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