Le nationalisme québécois
Daniel Paquet
N
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ous étions ‘tous’ nationalistes dans les années 1970. La gauche nous a séduit, notamment les
marxistes-léninistes.
Honni de tous, Joseph Staline a paru comme le plus convaincant,
surtout lorsqu’il déclare que : « cela ne signifie évidemment pas que le
prolétariat doive soutenir tout mouvement national, toujours
et partout, dans chaque cas particulier et concret. Il s’agit d’appuyer ceux des mouvements
nationaux qui tendent à affaiblir, à renverser l’impérialisme, et non à le
renforcer et à le sauvegarder. Il est
des cas où les mouvements nationaux de certains pays opprimés (ex. le Québec)
entrent en conflit avec les intérêts du développement du mouvement prolétarien.
(…)
La question des droits des nations n’est pas une question
isolée et se suffisant à elle-même, elle est une partie de la question générale
de la révolution prolétarienne, subordonnée à l’ensemble et demandant à être
examinée du point de vue de l’ensemble. » (Staline, J.V., Les questions du Léninisme, Éditions en
langues étrangères, Pékin, 1977, page 73).
« Lénine a raison lorsqu’il dit que le mouvement national
des pays opprimés doit être apprécié non du point de vue de la démocratie
formelle, mais du point de vue de ses résultats effectifs dans la balance générale
de la lutte contre l’impérialisme, c’est-à-dire l‘à l’échelle mondiale – et non
pas isolément.’ (Ibidem).
« Alors, monsieur le curé, qu’est-ce qu’on discute de
bon sur le perron de l’église?
« Les jeunes voient le PQ (Parti québécois, -ndlr) ‘comme un vieux parti’. (…)
Le parti n’a pas de chiffre officiel, mais selon son
président, Raymond Archambault, ‘c’est assez âgé’. ‘L’année dernière, c’était autour de 60
ans.’ Dans les intentions de vote, le PQ
domine uniquement chez les baby-boomers.
Les jeunes s’impliquent dans Québec solidaire (QS), ou hors
de la politique de classe et partisane, notamment dans les groupes
communautaires et les ONG. Raymond
Archambault espère que le rapprochement que tente le PQ avec QS aidera à
rajeunir la base militante. ‘L’ouverture
aux autres partis souverainistes, c’est ça qui peut nous apporter un
renouvellement. C’est essentiel pour la
cause que défend le Parti québécois et pour la suite des événements,’ dit-il ».
(Castonguay, Alec; Lacroix, Louis, PQ – La
nouvelle donne, L’Actualité, Montréal, 15 juin 2016, page 26).
« Jonathan Valois, ex-député de Joliette et président
du PQ de 2009 à 2011 souhaite[e] que le PQ travaille à faire avancer le projet
différemment à court terme, notamment par une assemblée citoyenne qui
élaborerait une constitution pour le Québec. » (PQ- La nouvelle donne, page 27).
Voici ce que dit QS : « Ce qui a été réaffirmé, c’est
l’idée d’élire au suffrage universel, après l’avènement d’un gouvernement
solidaire, une assemblée constituante.
Cette dernière, a comme mandat la préparation d’une constitution pour le
Québec… » (Léouzon, Roxane, Québec
solidaire défend son souverainisme,
Métro, Montréal, lundi 30 mai 2016, page 4).
« Cette dernière reconduit, à peu de choses près le
plan qu’a le parti de gauche depuis 2009. » (Léouzon, page 4). Ce n’est pas bien loin du PQ au niveau de la
question nationale; mais assez vague au point de vue de la gauche par
comparaison au Parti communiste du Québec.
« Les membres du PQ souhaitent voir naître un pays le
plus rapidement possible, mais l’appétit pour un référendum est faible dans la
population, selon les plus récents sondages. » (PQ - La nouvelle donne, page 2). « …environ 47% des électeurs de Québec
solidaire voteraient contre la souveraineté du Québec si un référendum avait lieu
aujourd’hui. Cette proportion est de 20%
pour le Parti québécois » (Léouzon, page 4).
« Dans les plus récents sondages, [Québec solidaire]
oscille entre 10% et 14% des intentions de vote. Tous
les péquistes interrogés affirment qu’une alliance quelconque doit se
matérialiser afin de déloger le gouvernement libéral. » (L’Actualité, page 29).
« En coulisse, les dirigeants du parti (québécois,
-ndlr) évoquent une forte présence de [Pierre-Karl Péladeau] advenant un référendum
sur la souveraineté, avec un possible titre de négociateur en chef avec le
Canada anglais. D’autres souhaitent
qu’il s’implique bien avant, en prononçant des discours ou en s’attaquant à la
rédaction d’un livre blanc sur l’indépendance. ‘On doit profiter de sa
crédibilité économique’ dit un stratège péquiste. » (Castonguay, page
32).
M. Péladeau est un grand bourgeois, ne l’oublions pas…
Qu’est-ce que feraient les nationalistes (sous la gouverne
du PQ), à l’égard des travailleurs?
Comme en France, pendant qu’elle était dirigée par le Parti socialiste
français?
En France toujours, « la répression est un des moyens
utilisés par le pouvoir pour faire peur, dénigrer le mouvement [populaire] et
l’isoler. (…)
De plus en plus de voix dénoncent la façon dont le
gouvernement répond à la contestation sociale d’une partie importante de la
jeunesse et des salariés. (…)
[La] contestation de la police en tant que corps de l’État
utilisé par le pouvoir pour faire appliquer la loi des patrons est la marque
d’une conscience plus largement partagée de la nature de l’État et de son appareil
de répression. (…)
Quelle qu’elle soit, la priorité pour la classe ouvrière et
les masses populaires, sera de développer les combats contre la politique
néolibérale effrénée du gouvernement du Royaume-Uni), ses attaques contre les
services publics, la protection sociale, la santé et l’éducation, contre le
droit de grève, de plus en plus remis en cause, et pour la politique de
guerre. L’unité des forces qui font
campagne pour le Brexit, sur des bases progressistes, peut et doit y
contribuer. » (La Forge, Organe
central du Parti Communiste des Ouvriers de France, mai 2016, no. 573,
16 pages).
Finalement, eu égard à notre introduction et en guise de
conclusion, Staline a écrit : « De là, la nécessité de combattre
l’isolationnisme, l’étroitesse et le particularisme national des socialistes
(des communistes en 2016) des pays opprimés, qui ne veulent pas voir plus haut
que leur clocher national et qui ne comprennent pas le lien qui rattache le
mouvement de libération de leur pays au mouvement prolétarien des pays dominants,
(par exemple le Canada anglais, -ndlr).
« Et enfin, la classe possédante règne directement au
moyen du suffrage universel. (…)
Mais, dans la mesure où [le prolétariat] devient plus capable
de s’émanciper lui-même, il se constitue en parti distinct, élit ses propres
représentants et non ceux des capitalistes.
(ex. Le Parti communiste de
Grèce, KKE, -ndlr)). Le suffrage
universel est donc l’index qui permet de mesurer la maturité de la classe
ouvrière. Il ne peut être rien de plus,
il ne sera jamais rien de plus dans l’État actuel; mais cela suffit. Le jour où le thermomètre du suffrage
universel indiquera pour les travailleurs le point d’ébullition, ils sauront,
aussi bien que les capitalistes, ce qu’il leur reste à faire. (…)
La société, qui réorganisera la production sur la base d’une
association libre et égalitaire des producteurs, reléguera toute la machine de
l’État là où sera dorénavant sa place :
au musée des antiquités, à côté du rouet et de la hache de
bronze. » (Engels, Frédérick, L’origine de la famille, Éditions du
Progrès, Moscou, 1979, pages 207-208).
Courriel : dpaquet1871@gmail.com
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