La conférence sur l’éducation enseigne aux membres à désapprendre le racisme
15 mai - 16:00 EDT
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La conférence sur l’éducation de 2018 d’Unifor avait pour titre « Vérité, réconciliation et éducation ». Grâce au pouvoir des histoires racontées, les membres ont appris comment désapprendre le colonialisme et le racisme historiques et profondément ancrés dont sont victimes les Autochtones d’un océan à l’autre, et pourquoi il est important de le faire.
Du 11 au 13 mai, 100 membres ont entendu de profondes vérités de la part de personnes ayant été victimes d’actes de colonialisme et de racisme. « Au cours des deux prochains jours, vous serez appelés à écouter et à ressentir certaines émotions, et c’est bien puisque c’est l’éducation qui nous a mis dans cette situation comme peuple autochtone. Elle peut maintenant vous aider et aider tous les Canadiens et Canadiennes à nous en sortir », a déclaré Tim Carrie, directeur du Service de l’éducation, qui a ouvert la conférence sur cette déclaration.
Le conférencier de la soirée d’ouverture, Jesse Wente, journaliste à la SRC, défenseur et lui-même Ojibway, a expliqué pourquoi la population canadienne doit se concentrer davantage sur la vérité si nous voulons vraiment nous réconcilier avec le passé.
« Lorsque nous ne contrôlons pas notre propre histoire, la population canadienne continue d’accepter l’inacceptable, a précisé Jesse Wente. Et si la population canadienne connaissait vraiment notre histoire, les choses seraient différentes. Alors, croyez-nous, entendez-nous, comprenez-nous et écoutez-nous pour comprendre. »
Afin de replacer et de modifier fondamentalement les idées apprises concernant les Autochtones, Don Wren de la section locale 1-S en Saskatchewan a présenté un exposé intitulé « Décolonisation 101 » afin de préciser d’où proviennent ces puissants stéréotypes et préjugés. Son message aux membres, autant lors de la conférence qu’au sein du syndicat, a été bien résumé lorsqu’il a dit qu’il faut toujours apprendre encore plus pour se défaire de la relation dysfonctionnelle que l’État a créée.
Janna Pratt, également de la section locale 1-S, a réduit la salle à un silence calme et engagé alors qu’elle partageait son propre récit en tant que survivante des pensionnats. Deux générations de sa famille ont été victimes du système de pensionnats. Elle a expliqué que cette expérience l'avait aidée à faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. « J’ai dû apprendre à me battre et à me protéger, et à le faire pour les autres, a-t-elle déclaré. Mais je ne suis pas une victime. Je suis une survivante. »
Elle a également reconnu le rôle qu’a joué l’éducation dans sa vie en tant qu’agent de changement. À titre d’animatrice de discussion et pédagogique pour Unifor, elle offre des ateliers pour le Service d’éducation, une expérience qui a changé sa vie. « Merci au Service d’éducation et à tous les autres animateurs et animatrices de discussion qui m’ont appris à me tenir ici devant vous pour vous raconter mon histoire, a-t-elle lancé. Vous m’avez appris à faire entendre ma voix, à accepter mon histoire et à être fière. »
Les membres ont également entendu les difficultés actuelles auxquelles sont confrontés les Autochtones du Canada. Même si l’eau représente un droit de la personne, l’accès à l’eau potable continue d’être un important sujet de préoccupation pour plusieurs réserves des Premières Nations. Kelly Bondy a offert une présentation percutante pour exposer les vérités qui se cachent derrière l’accès à l’eau et les conditions inégales dont sont victimes les communautés des Premières Nations. Même si l’eau offerte dans certaines communautés semble claire, elle n’est pas potable. Pour défendre cette question de droits fondamentaux, les membres ont rédigé des lettres à l’intention du premier ministre pour exiger un changement.
La dernière journée de la conférence s’est terminée par une discussion de groupe animée par Deb Tveit, adjointe au président national, sur l’établissement de relations solides et la façon d’être un agent de changement. Une discussion ouverte a ensuite eu lieu sur ce que chacun d’entre nous, en tant que membres, syndiqués et résidents du Canada, pouvons faire. Deb Tveit a rappelé aux membres que de changer le passé peut parfois être difficile, mais qu’il vaut toujours la peine de le faire. « La plus importante habileté consiste à écouter avant d'agir, mais vous devez toujours vous rappeler que le changement ne se fait jamais sans heurts alors soyez prêts. »
Tim Carrie a également demandé au syndicat de prendre des mesures pour s’attaquer à la question du colonialisme. Une liste de 150 mesures a été remise aux membres pour faciliter le processus de vérité et de réconciliation autant au sein de notre syndicat que dans la communauté.
Après une fin de semaine intensive à écouter, à apprendre et à se défaire de leurs idées préconçues, les membres ont remercié les organisateurs de la conférence et le Service d’éducation d’avoir guidé cet important processus pour apprendre à mettre fin au racisme. Bon nombre de membres ont dit que certaines parties étaient difficiles à entendre, mais que l’événement leur a donné à réfléchir.
Dans son mot de la fin, Tim Carrie a déclaré ceci : « Il est incroyable de voir et de sentir votre sincérité et votre compassion, mais maintenant, je voudrais que vous réfléchissiez à ce que vous pouvez faire, et vous devez commencer aujourd’hui. »
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