LE
MOUVEMENT COMMUNISTE INTERNATIONAL EST SUR LE QUI-VIVE
Le processus
électoral tel que vécu en France
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
MONTRÉAL – La France figée dans l’impasse. Le Parti communiste français (PCF) embourbé
dans des ornières profondes. Pourtant le courant révolutionnaire demeure bel et
bien ancré dans ce parti. Toutefois,
comme le dit Lénine dans son ouvrage Que
faire? « Sans théorie révolutionnaire, il ne peut y avoir de mouvement
révolutionnaire! »[1]
Avant lui, Karl Marx scrutant à la loupe un programme du parti ouvrier
allemand, dans Critique du programme de
Gotha, affirme : « Cela mis à part, c’est pour moi un devoir de
ne pas reconnaître, fût-ce par un diplomatique
silence, un programme qui, j’en suis convaincu, est absolument condamnable et
qui démoralise le Parti. Tout pas fait en avant, toute progression réelle
importe plus qu’une douzaine de programmes. » Et la victoire de tel ou tel parti ne
signifie pas ce « pas »; même si, par exemple le mouvement politique En
Marche l’emporte en France à l’élection présidentielle du 7 novembre 2017, avec
66% des voix exprimées; et que le mouvement France Insoumise, dirigé par
Jean-Luc Mélanchon livre une brillante analyse des batailles, toujours
électorales, à venir pour le prolétariat français. Mais on peut se féliciter que le parti
fasciste, le Front National, envisage par la voix de son chef, Marine Le Pen, et annonce publiquement au soir de sa défaite
la refondation de son parti.
De facto, c’est une
victoire du peuple français contre l’establishment financier qui misait sur les
deux candidats, au cas où…
Lénine écrit encore dans L’État et
la révolution en 1917 : « Décider périodiquement, pour un certain
nombre d’années, quel membre de la classe dirigeante foulera aux pieds,
écrasera le peuple au Parlement, telle est l’essence véritable du parlementarisme
bourgeois, non seulement dans les
monarchies constitutionnelles (ex. le Canada), mais encore dans les républiques
les plus démocratiques (comme la France). (…)
La véritable besogne d’ ’État’ se fait dans la coulisse; elle est
exécutée par les départements, les chancelleries, les états-majors. Dans les départements on ne fait que bavarder
à seule fin de duper le ‘bon peuple’. »[2]
Staline a tracé une nouvelle approche qu’on retrouve dans Les questions du léninisme. Pour lui, « la confiance de la classe
ouvrière dans le Parti (communiste) ne s’acquiert pas d’un seul coup, ni pas la
violence à l’égard de la classe ouvrière, mais par un long travail du Parti
dans les masses, par la politique juste du Parti, par son aptitude à convaincre les masses de la justesse de sa
politique, avec la propre expérience des masses; par son aptitude à s’assurer l’appui de la classe ouvrière, à
conduire les masses de la classe ouvrière; sans une politique juste du Parti,
étayée par l’expérience de la lutte des masses, et sans la confiance de la
classe ouvrière, il n’y a pas et il ne
peut y avoir de véritable direction du Parti; le parti et sa direction, s’ils
jouissent de la confiance de la classe, et si cette direction est une
direction véritable, ne peuvent être
opposés à la dictature du prolétariat, car, sans la direction du Parti
(‘dictature’ du Parti) jouissant de la
confiance de la classe ouvrière, une dictature du prolétariat, tant soit peu
solide, est impossible. »[3]
On peut dire que les communistes n’y vont pas par quatre chemins; hormis
leur programme général (création d’emplois, sécurité et paix, protection de
l’environnement, éducation de qualité, équité hommes-femmes dans la société et
au travail, etc.); ils ont soutenu essentiellement par la voix de Karl Marx et
Friedrich Engels, lors de la rédaction du Manifeste
du Parti communiste en 1848 à Londres (juste avant la révolution en France
et dans l’Europe en général), que « la révolution communiste est la rupture
la plus radicale avec les rapports de propriété traditionnels; rien d’étonnant
à ce que la marche de son développement entraîne la rupture la plus radicale
avec les idées traditionnelles. (…) Nous avons déjà vu plus haut que le premier
pas des ouvriers dans la révolution, c’est le prolétariat s’érigeant en classe
dominante, la conquête de la démocratie. »[4]
Ce qui titille un peu, en marge de la victoire d’Emmanuel Macron, c’est
la similarité des discours postélectoraux sous certains rapports. On a parlé d’unité du peuple, du
rassemblement des Français, du dépassement des césures sociales et de la
division de la France entre la gauche et la droite. Aussi, les soutiens à Macron lors de l’élection
– surtout au premier tour – se
manifestent tels des prédateurs (de gauche ou de droite) pour des postes
ministériels et cherchent à insuffler leurs politiques dans le futur programme
du gouvernement français.
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