vendredi 12 mai 2017

C'est à la classe ouvrière de présider 
                                                                                                                                                                                                                                                                            
Publié le 12 Mai 2017
C'est à la classe ouvrière de présider
Mobilisons-nous : c’est à la classe ouvrière de présider !
 
Les patron-ne-s se frottent les mains. Emmanuel Macron est élu président de la république française, félicité par le président sortant. 
Notons la forte abstention : un record depuis 1969 avec plus de 25% des personnes inscrites.
Le vote blanc ou nul atteint également un record, à plus de 12%, concernant plus de 4 millions 200.000 personnes. Ce résultat démontre à quel point le nouveau président est minoritaire, en effet, entre Marine Le Pen et Macron, comment se sentir représenté pour les classes populaires? 
 
Du côté de l’extrême droite, l’objectif n’est pas atteint. Avec moins de 40 %, Le Pen n’a pas réussi à s’imposer. Elle sort fragilisée de cette élection. 
Cependant, son score est un résultat record pour son parti. Jamais le FN n’a eu autant de voix. D’années en années, son organisation progresse dans un contexte marqué à la fois par une crise économique et par une agressivité extrême de l’impérialisme français, soutenue par une idéologie et une politique raciste. 
Le FN veut une nouvelle structure, élargir sa base, unir la droite conservatrice la plus réactionnaire. Ce projet de recomposition de l’extrême droite n’est pas nouveau, et Le Pen veut surfer sur la dynamique électorale pour en être le maître d’oeuvre. C’est une nouvelle étape pour grossir ses rangs et recruter de nouveaux cadres politiques dont le nombre lui fait encore défaut. 
L’OC-FR s’est toujours opposé au FN et à ses soutiens fascistes. Nous devons continuer à lutter contre eux. C’est par la lutte sociale et politique que nous prouverons que l’opposition ce n’est pas eux, qui servent la bourgeoisie mais nous, les forces populaires, antifascistes, syndicales, le mouvement social et ouvrier sommes l’opposition. 
 
Après l’émergence d’EM et de FI, l’écroulement des verts, des radicaux et du PCF, LR et le PS qui s’entredéchirent, le FN aussi expose ses divisions, entre ceux et celles qui soutiennent la ligne actuelle de Marine Le Pen, et les autres, qui poussent Marion Maréchal Le Pen à s’opposer à sa tante avec des positions ouvertement négationnistes et libérales. 
Si les partis changent de nom, ils ne changent pas structurellement. Les programmes restent ceux de la bourgeoisie qu’ils représentent, et demeurent dans la continuité de la configuration traditionnelle de la cinquième république. Nous ne sommes pas dupes.
 
Le réel enjeu pour nous n’est pas l’élection mais la prise du pouvoir par le prolétariat
 
Nous n’avons pas voté. Nous nous sommes intéressés que modérément à cette élection car nous savons que rien ne changerait fondamentalement. Nous sommes restés attentifs à l’actualité, avons suivis les positions des un-e-s et des autres, lu les programmes, mais jamais nous n’y avons donné plus d’importance que celle que ces élections en ont réellement. 
La bourgeoisie reste au pouvoir, et qui que soit le ou la vainqueur, elle était assurée avant l’élection de rester au pouvoir. C’est elle qui organise et encadre ces élections : du début à la fin, le jeu apparaît truqué pour les classes populaires. 
Nous ne disons pas que Le Pen ou Macron, c’est la même chose. Si leurs divergences traduisent des contradictions présentes au sein de la classe bourgeoise, leur socle politique de base est néanmoins commun. Les deux candidat-e-s se retrouvent sur les intérêts fondamentaux de leur classe, la défendent au pouvoir. Ils sont liés à la grande bourgeoisie et aux monopoles impérialistes français.
Évidemment nous combattons le Front National, ses militant-e-s fascistes, son discours ouvertement raciste, xénophobe, sexiste et homophobe. Mais nous combattons aussi Macron et sa clique qui prônent une politique capitaliste tout autant raciste, sexiste et homophobe, dans la continuité des politiques menées sous la cinquième république. 
L’OC-FR appelle donc à la mobilisation ! Nous devons nous organiser, lutter. Le réel enjeu pour les classes populaires n’est pas dans les élections. Le moyen pour nous d’exercer le pouvoir et d’imposer nos politiques passe hors des élections.
Seule une révolution, que nous devons préparer, mènera la classe ouvrière au pouvoir.
L’OC-FR se joindra aux mouvements populaires qui s’organisent. Nous appelons les personnes combattives à rejoindre les syndicats, les collectifs de lutte, et à s’organiser politiquement pour la révolution. 
 
Concernant les législatives qui viennent, l’OC-FR ne donne aucune consigne de vote. Là aussi, nous nous y intéresserons que modérément car ce qui nous intéresse, ce sont les batailles populaires qui se profilent dans la rue et les usines.
 
À gauche du PS, Mélenchon, les verts et le PCF se ridiculisent avec leurs négociations électorales. La FI n’est qu’un appareil électoraliste, qui n’a aucun respect pour son électorat. Les manoeuvres d’appareils auxquelles nous assistons ces derniers jours montrent des pratiques détestables et réactionnaires, et rappellent à quel point, pour quelques enjeux de pouvoirs ridicules et minuscules, les appareils sont prêts à se rouler dans la boue. Au-delà de l’idéologie et du projet politique, ce spectacle politicien nous rebute. Nous les combattons.  
 
Dans les territoires dominés par l’Etat français, nous suivrons avec plus d’intérêt les résultats des forces anti-coloniales et indépendantistes. En Corse, en Polynésie, en Kanaky, dans les caraïbes, l’océan Indien, ou encore en Guyane récemment traversée par un mouvement social, des forces nouvelles peuvent progresser. Nous espérons le développement d’un mouvement anti-impérialiste, en particulier là où les nations sans état mènent une lutte de libération nationale.
 
Nous avons encore tout à construire 
 
Ne nous voilons pas la face, la bourgeoisie est forte, et notre camp, malgré son potentiel révolutionnaire est aujourd’hui faible. Si nous ne voulons pas vivre un quinquennat comme le dernier, et voir la victoire de l’extrême droite en 2022, il nous faudra mobiliser bien davantage car l’objectif est que nous soyons les prochain-e-s à gouverner. Nous voulons préparer chaque ouvrier-ère à exercer le pouvoir.
 
Le mouvement communiste ne représente aujourd’hui pas grand chose. Nous sommes peu nombreux, désunis, et n’apparaissons pas crédibles. Nous n’avons pas encore les moyens de nos ennemis. Dans cette situation, la classe ouvrière est désarmée, sans direction. Elle n’a pas les outils pour prendre le pouvoir.
Nous représentons cependant l’avenir. Nous n’avons pas le choix : pour changer les choses, nous avons beaucoup à faire, et nous devrons faire bien mieux.
Sans un parti révolutionnaire, il n’y aura pas de changement. Nous devons être capables de voir nos faiblesses, pour corriger notre politique. Sans auto-critique, sans bilan, il n’y aura pas de futur rouge. Nous devons interroger nos structures, questionner nos attitudes, se demander si nous nous posons les bonnes questions. Il y a des raisons à nos faiblesses, et nous avons notre part de responsabilité collective. Depuis bientôt trois ans, nous le répétons. 
 
Nous devons être capables d’analyser correctement la situation. Pour cela, nous devons mener l’enquête dans tous les pans de la société, au sein de toutes les classes sociales, dans toutes les strates de l’économie et tous les territoires de l’état français, avec une démarche scientifique. 
Trop souvent, le mouvement communiste a manqué de rigueur, se contentant d’agitations et de campagnes de propagande, sans s’atteler au travail idéologique et programmatique, esquivant un travail d’enquête sérieux et complet. Nous en payons les conséquences.
 
Nous devons également proposer une stratégie et un programme révolutionnaires à la classe ouvrière. Les forces existantes ne sont pas suffisantes pour y parvenir. 
Nous avons toujours dit que cela ne se ferait pas autour du noyau militant actuel, ce qui serait inquiétant compte tenu de notre responsabilité dans nos échecs répétés. Nous devons élargir notre base, et la renforcer politiquement. Ça ne se fera ni autour de l’OC-FR, ni autour des autres groupes marxistes-léninistes actuellement existants.
Nous sommes au service du peuple, nous serons toujours là pour ceux et celles qui veulent nous aider à changer le monde. Nous travaillons à l’unité, à condition qu’elle soit juste, saine, sur une base idéologique révolutionnaire, prolétarienne, pro-féministe, anti-raciste, avec une discussion franche et ouverte.
Nous luttons contre l’esprit de cercle, mais nous constatons que cet esprit sectaire, coupé du prolétariat, domine. Il est majoritaire dans le milieu militant et c’est plus qu’un frein pour parvenir à nos fins. Tant que les organisations communistes se cantonneront à de l’agitation au sein de la petite bourgeoisie, il n’y aura aucune progression, aucune possibilité pour développer ensemble nos forces. Nous le regrettons, mais c’est la réalité d’aujourd’hui.
Il y a encore du boulot, mais nous sommes optimistes. Nous nous adressons aux ouvriers et ouvrières, aux révolutionnaires, et nous les appelons à s’engager politiquement, à nos côtés ou dans une force organisationnelle nouvelle, à prendre le pouvoir.
La priorité est de renforcer le mouvement ouvrier. Pour cela, nous devons aussi renforcer le mouvement communiste, et nos idées politiques. 
 
C’est notre tâche et il y a urgence.
 
C'est à la classe ouvrière de présider

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire