L'acceptabilité du cannabis est en baisse au Canada
Près de 61 % des répondants s’inquiètent
que les enfants et les jeunes adultes aient accès plus facilement aux produits
du cannabis. Photo: AFP/Getty Images / MARTIN BERNETTI
Louis Blouin
L'accès des jeunes à des produits
comestibles du cannabis est une source d'inquiétude au sein de la population.
Un sondage mené en avril 2019 démontre
que le taux d’appui à la légalisation a diminué d’un peu plus de 18 points
de pourcentage entre 2017 et 2019 au pays. Cette baisse est particulièrement
marquée en Ontario et en Colombie-Britannique.
Pendant cette période, la
proportion de personnes ayant une position incertaine face à la légalisation a
plus que doublé dans toutes les régions du Canada.
J’ai l’impression que, de plus en plus, les gens se demandent si
la légalisation du cannabis était une bonne idée.
Produits comestibles : une source
d’inquiétude
Plus de 63 % considèrent que
les comestibles représentent un plus grand risque pour les jeunes que les
autres variétés de produits du cannabis. Une proportion semblable de gens (60
%) craignent de consommer par mégarde une trop grande quantité de cannabis sous
forme d’aliments.
« Nous voulons nous assurer que ces
produits sont adéquatement emballés et étiquetés pour réduire les risques de
consommation accidentelle chez les enfants », explique-t-il.
Le professeur Sylvain Charlebois
estime que le gouvernement fédéral a négligé les efforts d’éducation à propos
de ces nouveaux produits, ce qui contribue au climat d’incertitude. « On
est obsédés par les risques inhérents à la consommation de cannabis et on est
comme un petit peu passés à côté du volet éducatif », estime le chercheur.
De moins en moins de Canadiens
seraient prêts à consommer des produits comestibles comparativement aux données
de 2017.
Canadiens
qui achèteraient des produits comestibles du cannabis légaux
2017
: 45,8 %
2019 : 35,9 %
• Source : Edibles and Canadian
consumers’ willingness to consider recreational cannabis in food or beverage
products : A second assessment. Université Dalhousie.
Dans
le cadre de cette étude, 26 % des Canadiens disent avoir consommé au moins
une fois du cannabis sous forme de nourriture. Les produits comestibles et dérivés du cannabis seront
légalisés au plus tard le 17 octobre 2019.
Le « pusher » toujours
en affaires?
Pour Sylvain Charlebois, les prix
expliquent la survie du marché illégal jusqu’ici. « Le prix au détail pour
le cannabis légal est supérieur au prix du cannabis illégal »,
souligne-t-il. Cependant, des données de
Statistique Canada montrent que l’approvisionnement auprès du marché illégal
est en baisse. Au cours des trois premiers mois de 2019, 38 % des
consommateurs ont déclaré avoir obtenu du cannabis auprès d’une source
illégale, alors qu’ils étaient 51 % en 2018.
Le ministre Bill Blair croit que :
« À mesure que les provinces développeront leur réseau de distribution, il
y aura une compétition plus forte pour les criminels et les gens choisiront le
marché légal », croit-il.
Le sondage de l'Université
Dalhousie a été mené auprès de 1051 répondants en avril 2019. Sa
marge d'erreur est de 3,1 %, 19 fois sur 20. • Québec recule et permettra de fumer du cannabis
dans les parcs.
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