On nous traite comme des machines, et
encore…
La Nouvelle Vie Réelle
Daniel Paquet
F
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rom the mouth of the
horse : « après avoir
augmenté durant les premiers mois de 2016, les taux d’emprunt des entreprises
sont revenus aux niveaux observés au moment de la parution de la Revue de décembre. (…)
Selon la plus récente enquête des responsables du crédit et
la toute dernière enquête sur les perspectives des entreprises menées par la
Banque, les entreprises exposées directement ou indirectement au secteur
pétrolier et gazier ainsi qu’au secteur métallurgique et minier ont dû composer
avec un léger resserrement des conditions du crédit au premier trimestre de
l’année. » (Banque du Canada, Évaluation
des vulnérabilités et des risques, Revue du système financier, Ottawa,
juin 2016, page 8).
L’information que nous livre la Banque du Canada est
toujours adéquate et pertinente, mais elle ne peut passer outre le portrait du
citoyen qui, lui, suit les aléas boursiers d’après un indice très
révélateur: son portefeuille, et aussi
par un élément incontournable : sa
santé. Ainsi, « une étude
internationale consacrée aux modes de vie futures et aux aspirations liées à la
mobilité montre que 78% des personnes interrogées dans six pays au mode de vie
‘occidental’ (i.e. la France,
l’Allemagne, l’Espagne, les États-Unis, le Japon et la Turquie) aspirent à
ralentir leur rythme de vie, et 51% à moins travailler. (…)
Les personnes interrogées préfèrent cependant avoir moins de
temps libre et plus d’argent (40%) que l’inverse (20%). » (AP et Relaxnews, Le rythme de vie occidental remis
en question selon une étude, Métro, Montréal, jeudi 7 juillet 2016,
page 29).
C’est la bourgeoisie qui nous éreinte au travail. Avec les profits que les capitalistes
engrangent, ils pourraient se permettre d’augmenter le pouvoir d’achat des
travailleurs, et de réduire le nombre d’heures passées au boulot mais ils
préfèrent faire croître leurs entreprises.
Par exemple, « la Banque
CIBC a annoncé ... qu’elle a conclu une entente définitive visant
l’acquisition de PrivateBanCorp et
de sa filiale, the PrivateBank, une
banque commerciale de marché intermédiaire basée à Chicago (USA). (…)
PrivateBanCorp possède
17,7 milliards $US en actif. (…)
La clientèle de PrivateBanCorp
se compose de sociétés du marché intermédiaire, en plus de propriétaires
d’entreprise, de cadres, d’entrepreneurs et de familles. PrivateBanCorp
offre aussi des services bancaires spécialisés à des clients de certains
secteurs d’activité, dont les soins de santé et la technologie. » (La Presse canadienne, La CIBC achète une banque
américaine, Le Devoir, Montréal, le jeudi 30 juin 2016, page B 2).
En Europe également les fusions financières se poursuivent,
ne serait-ce que l’émergence d’une nouvelle et puissante Bourse née de l’union
de la Deutsche Börse (Allemagne) et LES (Grande-Bretagne). « Quelques heures après le séisme
provoqué par le résultat du référendum britannique en faveur d’une sortie de
l’Union européenne, les opérateurs des Bourses de Francfort et de Londres se
disaient toujours pleinement engagés pour mener à bien leur fusion. [S’ajoute le fait que] l’État régional de
Hesse, qui octroie une licence à Deutsche
Börse pour opérer la Bourse de Francfort, devrait être réticent à l’idée
que la capitale financière allemande puisse voir son poids diminuer à
l’internationale. » (Julien, Marie;
Toussaint, Benoît, Péril sur le mariage des Bourses de Francfort et de Londres, Le
Devoir, Montréal, le jeudi 30 juin 2016, page B 4).
Malgré tout, la bourgeoisie tentera et parviendra peut-être (presque
comme toujours!), à nous faire croire que ‘rien ne va plus’ et qu’il faut
fermer boutique. Dernières en date,
« les plus récentes données de Statistiques Canada démontrent que le pays
a affiché un déficit commercial record en avril et que celui-ci a été presque
aussi mauvais en mai, ce qui fait craindre à certains observateurs que la
faiblesse économique du deuxième trimestre soit pire que prévu. » (Avec l’Agence France-Presse/La Presse
canadienne, Le déficit commercial du Canada a atteint un niveau record en avril,
Le Devoir, Montréal, le jeudi 7 juillet 2016, page B 2).
« La grande entreprise moderne est une coquille
juridique conçue pour s’approprier le maximum des ressources de son
environnement et dans laquelle les gestionnaires, les actionnaires, les créanciers,
les clients et les fournisseurs sont en dépendance organique, mais se
surveillent mutuellement et s’affrontent pour se partager le gâteau. (…)
Au Canada, les millions de contribuables isolés, atomisés
forment aussi une cible fiscale facile comparée aux oligarchies d’affaires qui
réussissent à obtenir une défiscalisation de leurs revenus… » (Bernard,
Michel; Lauzon, Léo-Paul, Finances publiques, profits privés,
Éditions du Renouveau québécois et la Chaire d’études socio-économiques de l’UQÀM,
Montréal, 1996, page 49).
Si les gouvernements au Canada (fédéral et du Québec), à
titre d’exemple, font vœu de pauvreté quant à leurs dépenses, il n’en va pas de
même pour leurs plantureux dons aux grandes corporations.
Ainsi, « le ministre des Finances (du Québec), Carlos
Leitao, fait miroiter des baisses d’impôt à la suite des généreux surplus
enregistrés par son gouvernement. Le
surplus budgétaire pour 2015-2016 atteint en effet 1,8 milliard selon les
données les plus récentes. [Le ministre]
a toutefois rappelé que l’option ‘généralement’
choisie en cas de surplus est le paiement de la dette. » (Bergeron,
Patrice, Leitao fait miroiter des baisses d’impôt, Le Devoir, Montréal,
le jeudi 7 juillet 2016, page B 3).
En clair, c’est le retour d’ascenseur vers les institutions
financières qui exigent dorénavant que le gouvernement du Québec rembourse ‘complaisamment’ les intérêts en ‘pièces
sonnantes et trébuchantes’. D’ailleurs,
du bout des lèvres, le ministre s’adresse assez directement aux néophytes, car il
« a par ailleurs écarté la possibilité d’annuler les récentes compressions
de 200 millions dans le réseau de la santé. (…)
Rappelons que, durant la dernière campagne électorale, le premier
ministre, Philippe Couillard, s’était engagé à consacrer la moitié d’éventuels
surplus budgétaires au paiement de la dette et l’autre à des baisses
d’impôt. » (Bergeron, page B 3).
« Les ministres, grosso
modo, ne parlent pas des vrais problèmes comme celui de la répartition des
richesses et de l’impôt des compagnies.
[Les comptables et les ministres] rêvent d’une comptabilité de ‘business’
pour l’État; cela fait partie du rêve capitaliste plus général de l’effacement
de l’État devant les affaires. (…)
Ainsi, ils considèrent comme une perte tout investissement
en éducation ou pour la santé, ou en général tout ce qui est investi dans les
personnes. (…)
Pendant ce temps, 70 000 compagnies rentables ne paient
pas d’impôt au Canada. (…)
La plus grande conséquence des difficultés budgétaires de
l’État est une demande de réduction du politique en faveur du pouvoir des
hommes d’affaires, des technocrates comptables, économistes, banquiers, maison
de cotation, etc. (…)
Évidemment, on fait du retrait de l’État la solution globale
à tout. Il faut retourner plus loin dans
le passé et se souvenir que ce sont les défauts (i.e. les conséquences directes) du capitalisme (i.e. engendrant l’impérialisme) qui ont
amené l’existence de l’État assurantiel et l’interventionnisme
étatique. » (Bernard-Lauzon, pages
53, 55).
On doit souligner au passage l’âpre lutte de classes qui a
fait reculer ou freiner l’impérialisme et ‘son’ État et les ont obligés à des
concessions de taille, en plus de la perte de marchés alléchants, à partir de
la deuxième guerre mondiale, surtout en Europe et lors de la décolonisation en
Afrique notamment.
« L’utilisation de capital la plus avantageuse pour le
capitaliste est celle qui, à sûreté égale, lui rapporte le plus gros profit;
mais cette utilisation peut ne pas être la plus avantageuse pour la société. Tous les capitaux utilisés pour tirer parti
des forces productives de la nature sont les plus avantageusement utilisés.
(Say, tome II, pages 130, 131) ». (Marx, Karl, Manuscrits de 1844,
Flammarion, Paris, 1985, page 35).
Dans le tournant des années 1970-1980, et à grands renforts
de publicité, les compagnies d’assurance prêchaient aux Québécois que si la
situation semblait difficile sur le plan économique, il n’en serait plus ainsi
au moment de la retraite : la
Liberté 55. Quelle duperie! Nous étions au lendemain de la dure et
honteuse défaite militaire U.S. au Vietnam.
De toute façon, ‘il n’y aurait plus de guerre’, claironnaient les
mass-médias s’alimentant aux U.S.A.
L’agression occidentale contre l’Irak dément la réalité;
elle s’appuie sur de fausses prémices; par exemple la possession d’armes de destruction
massive orientées vers les pays de l‘OTAN.
Le président de la commission sur l’engagement en 2003 du Royaume-Uni en
Irak, John Chilcot, [affirme qu’] en mars 2003, il n’y avait pas de menace immédiate. La politique de l’endiguement
aurait pu être poursuivie.’ » (Albert, Éric, Guerre en Irak : un rapport attendu accable Tony Blair,
Le Devoir, Montréal, le jeudi 7 juillet 2016, page B 5).
À l’époque, Tony Blair envoie un mémo à George W Bush : ‘Je
serai avec toi, quoiqu’il en soit’, il ajoute : ‘La planification
et la stratégie sont les plus difficiles [des guerres qu’on a connues
jusqu’à présent]. Ce n’est pas le Kosovo. Ce n’est pas l’Afghanistan. Ce n’est même pas la guerre du Golfe.’ « John Chilcot rappelle que le retrait
des forces britanniques en 2007 s’est opéré dans des conditions ‘humiliantes’. Les
troupes de Sa Majesté ont dû passer un accord avec une milice locale (quelle
ironie! D.P.), qui les avait combattues, pour stabiliser temporairement la région.
(…)
En Irak, depuis la guerre de 2003, un demi-million de
personnes ont été tuées. La naissance de
l’État islamique n’aurait pas été possible sans le chaos du pays, - ndlr). (…)
John Chilcot ne tranche pas la question d’éventuelles
poursuites judiciaires contre l’ancien premier ministre. (…)
Mais le verdict politique est sans appel. » (Albert, page B 5).
Il y a déjà fort à parier que la bourgeoisie britannique et al. utilisera tous les moyens à sa
disposition pour qu’on oublie, au sein de l’opinion publique, ‘l’incident de parcours’;
c’est l’omerta que ceux-ci vont,
comme lors de déclarations leur étant hostiles, vouloir régner et si possible,
séance tenante. » (Albert, page B
5).
C’est vraiment comique que l’article voisinant celui sur la
guerre en Irak et la participation de Tony Blair, dit en fait à propos du Scottish National Party (SNOP) : « Le
SNP [à Bruxelles] ne veut pas créer de précédent. Chaque situation doit être examinée
individuellement et nous ne voulons pas
prendre le risque que des inquiétudes externes compliquent notre
situation. » (Site EurActiv).
Retour à la guerre en Irak : « Le conflit a coûté
la vie à 179 militaires britanniques, à près de 4 500 militaires
américains et à plus de 100 000 Irakiens ». (AP, L’Intervention britannique en
Irak descendue en flammes, Métro, Montréal, jeudi 7 juillet 2016, page
10).
« Les larmes de crocodile que [Tony Blair] a versées sur
‘la décision la plus difficile’ qu’il ait jamais prise ne font que mettre en
lumière le fait que, loin d’avoir agi en toute ‘bonne foi’, il a manufacturé
une réalité qui accréditait ses intentions, au nez et à la barbe, faut-il le
rappeler, des manifestations anti-guerres qui, par millions au Royaume-Uni et
dans le monde, avaient exprimé leur désaccord. » (Taillefer, Guy, Éditorial, Ce caniche
que fut Tony Blair, Le Devoir, Montréal, le jeudi 7 juillet 2016, page
A 6).
Les éditorialistes des mass-médias disculpent régulièrement,
les dirigeants politiques et parfois la classe bourgeoise (militariste et
revancharde) et les autres grands brasseurs d’affaires (dont les banquiers),
qui servent bien leurs intérêts financiers, industriels et autres.
« Il n’y a pas une seule république au monde qui fasse
sa politique étrangère au grand jour.
(Et encore lors des rencontres du G7, du G8, du G20, de l’OTAN, etc., -ndlr). Tant que le régime capitaliste existera, on
ne peut attendre des capitalistes qu’ils ouvrent au public leurs livres de
commerce. La propriété privée des moyens
de production comporte la propriété privée des titres et des opérations
financières. Le fondement essentiel de
la diplomatie actuelle, ce sont les opérations financières, qui se ramènent au
pillage et à l’étranglement des nationalités faibles : tels sont,
à notre point de vue, les principes essentiels dont découle toute notre
appréciation de la guerre : ‘Aussi
un parti prolétarien ne peut-il soutenir ni la guerre actuelle (la première guerre
mondiale), ni le gouvernement actuel (dans le cas de la Syrie, on pourrait
viser les pays membres de l’OTAN, dont le Canada), ni ses emprunts, sans rompre
complètement avec l’internationalisme, c’est-à-dire avec la solidarité
fraternelle des ouvriers de tous les pays dans la lutte contre le joug du
Capital.’ » (Lénine, V.I. Œuvres
choisies, tome 2, Éditions du
Progrès, Moscou, 1968, page 101).
Comme l’a écrit le général et théoricien militaire prussien,
Carl von Clausewitz, la guerre c’est la politique par d’autres moyens; et la
politique fixe les balises de l’État, qui, lui, émane des arrangements
(pacifiques ou guerriers) des populations qui s’établissent sur des territoires
où elles mettent en commun la plupart du temps – dans un premier temps- leur
autorité et l’organisation de leur économie… qui fut agraire, il y a de cela des
siècles.
Le type d’organisation marque définitivement un progrès par
rapport au mode de production précédent, par exemple du capitalisme vers le
socialisme; du féodalisme vers le capitalisme. Le lecteur est invité à lire le Manifeste du Parti communiste de Marx
et d’Engels, rédigé en 1848.
Somme toute, le gouvernement du Canada, malgré les
nombreuses guerres où il a entraîné le pays, n’a pas réussi à militariser
l’opinion publique au pays, a fortiori
au Québec, où la majorité de la population s’est fondée dans le creuset des
Français ‘vaincus’ par l’Empire britannique.
Ceci explique entre autres la dégelée de l’ex-parti au pouvoir, le Parti
conservateur du Canada. On sait qu’une
des conséquences du changement d’attitude du peuple canadien et de la débâcle
des conservateurs, surtout dans l’ouest du pays, origine dans le soutien sans
réserve de Stephen Harper et de ses conservateurs à la politique belliqueuse
des U.S.A.
Maintenant, la population canadienne s’intéresse de plus en
plus à ‘l’économie’. « Les médias
ont fait état de quelques bizarreries témoignant de l’existence du
phénomène. L’archipel des Bermudes avec
ses 60 000 habitants compte 9 500 compagnies, dont 1 300 compagnies
d’assurance. (…)
Pourtant cette tendance à l’assurance s’explique mal
puisqu’ils arrivent troisième au monde pour le Produit national brut par
habitant. Les 30 000 habitants des
îles Caïmans, avec leurs 28 000 compagnies, sont sûrement les gens les
plus entreprenants de la terre… Il faut
dire pour éclairer le phénomène que le taux d’impôt de ces paradis est rarement
au-dessus de 10%. Les Barbades imposent
les compagnies internationales à 2%. (…)
Sur 119 filiales étrangères (à l’extérieur du Canada et des
États-Unis), appartenant à nos six grandes banques, 57 sont localisées dans les
Antilles. (…)
« Tant le [feu] premier ministre, Jacques Parizeau, que
l’ex-ministre québécois du Revenu, Yves Séguin, ont blâmé l’utilisation par les grandes corporations de filiales
étrangères situées dans des paradis fiscaux pour fins de réduction de
l’impôt sur le revenu. Selon M. Séguin, le fait de permettre aux
entreprises canadiennes de ne pas déclarer leurs bénéfices réalisés dans des
filiales étrangères encourage les grandes corporations à s’installer dans des
paradis fiscaux. » (Bernard-Lauzon,
pages 118, 119).
La bourgeoisie au Canada (incluant le Québec) s’appuie sur
l’Assemblée nationale (à Québec) et la Chambre des Communes (à Ottawa). « Certes, le moyen de sortir du
parlementarisme ne consiste pas à détruire les organismes représentatifs et le
principe électif (ce que veulent conserver les travailleurs britanniques par
exemple après le vote en faveur du Brexit, - ndlr), mais à transformer ces
moulins à parler que sont les organismes représentatifs en assemblées ‘agissantes’. ‘La Commune (Paris, 1871), devait être non
pas un organisme parlementaire, mais un corps agissant, exécutif et législatif à
la fois.’ (…)
Il ne saurait être question de supprimer d’emblée, partout
et complètement, le fonctionnarisme.
C’est une utopie. Mais briser
d’emblée la vieille machine administrative pour commencer sans délai à en
construire une nouvelle, permettant de supprimer graduellement tout
fonctionnarisme, cela n’est pas une utopie, c’est l’expérience de la Commune,
c’est la tâche urgente, immédiate, du prolétariat révolutionnaire. » (Lénine, pages 323, 324-325).
Une preuve très tangible de l’inutilité du parlement, nous
est donnée par les travaux en cours du Comité parlementaire sur la réforme
parlementaire. D’entrée de jeu, la
Ministre libérale responsable des Institutions démocratiques, Maryam Monsef,
lance le débat en invitant « les
députés de tous les partis à la Chambre des Communes à mettre de l’eau dans
leur vin, [et elle s’] engage à
revoir le rapport que [les membres du Comité rédigeront] intelligemment et à déposer à la Chambre
des Communes une recommandation qui aura du sens pour tout le monde. » (Buzzetti, Hélène, Le gouvernement ne bougera pas sans
consensus, Le Devoir, Montréal, le jeudi 7 juillet 2016, page A 7).
La plupart des commentaires sont venus des conservateurs et
se sont limités à des questions de forme :
durée et financement du Comité.
Ils savent bien que leur haine pathologique et farouche à l’égard des
Canadiens-français serait suicidaire et
n’augurerait rien de bon suite à leur score anémique au Canada, surtout au Québec.
Quant aux sociaux-démocrates du Nouveau Parti démocratique,
ils ont ‘réitéré leur préférence pour le vote proportionnel’ et justement pour
maintenir leurs assises au Québec où ce parti a enfin réussi à séduire les
travailleurs canadiens-français.
Toutefois dans ce dossier et d’autres encore, le
gouvernement du Parti libéral du Canada déçoit.
C’est évident qu’il piétine sur place dans le cercle du statu quo, tout en souhaitant maintenir
sa cote d’amour auprès de l’électorat canadien.
Il a déjà failli à la tâche.
Le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, aurait dû virer le
ministre Stéphane Dion qui a été particulièrement lamentable dans le trafic d’armes
de la canadienne General Dynamics
avec le gouvernement de l’Arabie saoudite, qui achète pour $15 milliards
d’équipement militaire. Tout est
dégoûtant dans cette rapine. Et le
ministre des Finances sait-il le montant exact que touchera le fisc canadien et
ontarien dans cette prébende?
Dans le dossier sur le mode de scrutin, le gouvernement du
Canada a fixé les balises, reprendra-t-il la réponse de la ministre Monsef, aux
députés conservateurs à propos d’un référendum sur le mode électoral canadien; voici ce qu’elle a dit : « Si
c’est ce que le comité recommande, si c’est ce que vous entendez de la part des
Canadiens, si vous arrivez à un consensus que c’est la meilleure façon de
dialoguer avec les Canadiens en 2016, alors il me reviendra et il reviendra au gouvernement de prendre cela
au sérieux. » (Buzzetti. page
A3).
Dans un autre ordre d’idées, et finalement en écrasant la
fibre nationale au Québec, le camp Anglo-franco-canadien (la grande bourgeoisie
canadienne) pour le ‘non’ à la séparation du Québec, les milieux d’affaires,
financiers, réactionnaires et… n’hésitons pas à le dire anti-Canadiens-français
ont tout fait (sauf l’invasion par les
Forces canadiennes, parce que depuis 1970 lors de l’invasion d’octobre, les
gouvernements ne sont plus très sûrs des troupes, y compris celles stationnées
à Valcartier dans le nord de la ville de Québec) pour éradiquer de la conscience
nationale de tous les Québécois francophones (de souche et en devenir) et des
Anglos progressistes, ce qu’il y avait de plus beau dans la tête, les corps et
les mains créatrices des Québécois, des rêves qu’ils avaient collectivement
bâti pour un monde meilleur où on puisse inventer des chansons et des rires;
sans compter un cinéma original et un théâtre novateur, à l’ombre du main
stream de la ‘culture’ impérialiste U.S.
C’est malheureusement le ‘non’ qui l’a emporté et les conséquences
ont été cruelles : l’indifférence,
la morosité et le rejet de la lutte politique par les masses laborieuses et
l’intelligentsia d’avant-garde.
Permettez-moi toutefois de démolir un mythe : les ‘communautés culturelles’, les ‘votes
ethniques’ n’ont pas fait la différence lors du deuxième référendum sur la
question nationale au Québec en 1995; l’affirmer, c’et s’éloigner de la vérité.
Alors voilà :
mon arrière-grand-père, William Harris était Irlandais qui ne parlait que l’anglais; il a eu deux
enfants : Joseph et Beatrice. Joseph, devenu adulte, a joint les rangs du
Parti communiste du Canada.
Beatrice s’est mariée à un Canadien-français : Eugène Paquet, carrossier et débosseleur
d’automobiles de son état. Ils ont tous
vécu à Québec. Mon père, Donat, se rappelait
bien du ‘grand-père Harris’, débardeur dans le port de Québec. Il était assez populaire parmi ses
camarades. D’autant plus que la journée
de la paye, ‘Bill’ payait la traite à tout le monde dans les tavernes de la Vieille
Capitale. À l’époque, beaucoup d’Irlandais
vivaient à Québec; à l’avant- dernier recensement au Canada, seulement
6 000 Irlandais étaient résidents de Québec et de la région : surtout des ‘têtes grises’. Incidemment, les Irlandais de Québec parlent
l’anglais avec un accent canadien-français.
Mon grand-père Eugène voulait, quant à lui, apprendre
l’anglais pour pouvoir parler à ses tantes du côté des Harris.
Avec le temps, tout le monde dans la famille Harris-Paquet est
devenu francophone. Ma scolarisation
s’est faite en français. En secondaire
V, je me suis retrouvé au St. Patrick’s High School. L’année suivante, on m’a élu à l’Exécutif de l’Association nationale des étudiants du
Québec (ANEQ). Puisque je parlais
anglais, on me demandait souvent d’être porte-parole dans des organisations de
jeunesse anglophone : McGill University, cegep Dawson, Concordia
University, et d’autres collèges de
l’ouest de Montréal.
En 1977, le National
Union of Students (450 000 membres) adoptait deux propositions
présentées par l’Aneq :
1.
que
l’Aneq est le pendant national du NUS;
2.
que le NUS reconnaît le droit du Québec à
l’autodétermination jusqu’à et y compris l’indépendance.
Et ce fut adopté. Comme
m’a dit un jour un vieil ouvrier juif, immigré de Pologne (âgé de 80 ans) et tailleur
de métier : ‘ le jour où les
travailleurs québécois seront unis et déterminés, c’est le Ciel qu’ils conquerront.
Au fil des ans, j’ai rencontré des jeunes gens, hommes et
femmes, qui ont en commun malgré leur nationalité un grand amour pour le Québec,
ses traditions et sa langue française.
Ils viennent du Pakistan, de l’Inde, de l’Afghanistan, de la Turquie, de
Grèce, d’Italie, et la liste pourrait s’allonger….
Ils disent en français avec l’accent de leur maman et de leur papa, qu’ils sont fiers d’être
Québécois. Mais demandez-le donc à Linda
Thalie!
Blog : La
Nouvelle Vie Réelle, www.lnvr.blogspot.com
Archives : La
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