DE DÉCOUVERTE EN DÉCOUVERTE

Don « Trump » Sawyer n’aurait pu prévoir  notre appréciation sur l’Homo sapiens

Daniel Paquet                                                 dpaquet1871@gmail.com

MONTRÉAL – « Des restes d’Homo sapiens qui ressemblent à l’homme d’aujourd’hui ont été mis au jour au Maroc et datés de 300 000 ans. » (AFP, L’Homo sapiens prend un coup de vieux de 100 000 ans, 24H, Montréal, jeudi 8 juin 2017, page 8). « Loin d’être au bout de leur surprise, les chercheurs ont alors constaté que ‘la face d’un de ces premiers Homo sapiens est le visage de quelqu’un qu’on pourrait rencontrer dans le métro’. (…) Sa boîte crânienne, par contre, est encore assez différente de celle de l’homme actuel.  ‘Il reste encore une longue évolution avant d’arriver à une morphologie moderne’ », explique Jean-Jacques Hublin, directeur du département d’évolution humaine à l’Institut Max Planck de Leipzig en Allemagne.  Les derniers fossiles établissaient l’âge à 195 000 ans. (AFP Relaxnews, Coup de vieux pour l’espèce humaine, Métro, Montréal, lundi 8 juin 2017, page 14).

Pour le communiste Friedrich Engels, « le développement du cerveau et des sens qui lui sont subordonnés, la clarté croissante de la conscience, le perfectionnement de la faculté d’abstraction et de raisonnement ont réagi sur le travail et le langage et n’ont cessé de leur donner, à l’un et à l’autre, des impulsions sans cesse nouvelles pour continuer à se perfectionner.  Ce perfectionnement ne se termina pas au moment où l’homme fut définitivement séparé  du singe; dans l’ensemble, il a  au contraire continué depuis.  Avec des progrès différents en degré et en direction chez les divers peuples et aux différentes époques, interrompus même çà et là par une régression locale et temporaire, il a marché en avant d’un pas vigoureux, recevant d’une part une nouvelle et puissante impulsion, d’autre part une direction plus définie d’un élément nouveau qui a surgi de surcroît avec l’apparition de l’homme achevé : la société. (Dialectique de la nature, Éditions sociales,  Paris, 1975, page 175).

Pour les érudits (et on pourrait peut-être compter Don « Trump » Sawyer parmi ce nombre), ajoutons - en langue anglaise -, que « the world 300 000 years ago would have been populated with several human species, including a diversity of early Homo sapiens forms across Africa, the recently discovered Homo naledi in South Africa, Homo heidelbergensis survivors in central Africa, an Neanderthals and Denisovans in Eurasia, as well as human hobbits in Flores, Indonesia. » (Cookson, Clive, Africa study shows mankind  100,000 years older than thought, Financial Times, Thursday  8 June 2017, page 2).

Notre Don sera stupéfait d’apprendre que dans son propre pays “la découverte à San Diego, en Californie, d’ossements de mammouths vieux de 130 000 ans qui auraient été brisés par des mains humaines vient repousser de plus de 100 000 ans la date généralement admise de l’arrivée des premiers humains en Amérique. (…) Des représentants de trois espèces du genre Homo ont pu rejoindre le Nord de la Californie, il y a 130 000 : des hommes de Néandertal (Homo neanderthalensis), des Dénisoviens (hominidé de Denisova) et des membres d’Homo erectus qui étaient tous présents en Asie il y a 130 000 ans (Gravel, Pauline, L’humain serait en Amérique depuis  130 000 ans, Le Devoir, le jeudi 27 avril 2017, page A 3).

Beaucoup plus tardivement (voilà déjà 15 000 ans, semble-t-il), ce sont les ancêtres directs des peuples dits autochtones (les Premières Nations), Amérindiens et Inuit, sont passés en Amérique, notamment au Canada.   Ils ont partagé le territoire avec les colons européens (de France et d’Angleterre par exemple), plusieurs siècles plus tard.  Ça ne leur a pas valu des fleurs de remerciement.  Au contraire !  Depuis quelques années, les relations se sont considérablement tendues.  Le racisme a pénétré les populations de souche européenne.  D’ailleurs, depuis quelques mois, en 2017, les parlementaires canadiens se sont sentis particulièrement interpellés au point qu’une commission d’enquête a été créée au Québec.  Dans la même veine, on peut dire qu’essentiellement, ces peuples veulent être écoutés.  Maintenant, s’ils veulent vivre dans la continuité de leurs traditions entre eux et en rapport avec la nature (et l’environnement), c’est tout à fait légitime !

 

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