Vol vers l’infini : permission de décoller!
De la hache
de pierre à l’Airbus A380
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
MONTRÉAL - C’est probablement
prétentieux d’écrire sur les applications des découvertes récentes dans le
monde des sciences et de la haute technologie (telle l’aérospatiale) quand on
n’y connaît rien, sauf de la curiosité et de l’étonnement; par exemple devant
ces petits bidules que sont les téléphones intelligents ou encore les MP3. Comme plusieurs, l’auteur de ces lignes a
pris l’avion et ressenti l’excitation au décollage d’un vol régulier vers le
Sud ou encore l’Europe. C’est
« magique ». Que de chemin
parcouru depuis l’aube de la préhistoire où l’Homme chassait sa proie avec des
haches de silex ou broutait les plantes pour subsister; ce qui ne lui laissait
que peu de temps pour faire autre chose.
D’ailleurs, pensait-il faire autre chose?
« Le travail,
disent les économistes, est la source de toute richesse. Il l’est effectivement… conjointement avec la
nature qui lui fournit la matière qu’il transforme en richesse. Mais il est infiniment plus encore. Il est la
condition fondamentale première de toute vie humaine, et il l’est à un point
tel que, dans un certain sens, il nous faut le dire : le travail a créé
l’homme lui-même. »[1]
« Avant que le
premier caillou ait été façonné par la main de l’homme pour en faire un
couteau, il a dû s’écouler des périodes au regard desquelles la période
historique connue de nous apparaît insignifiante. Mais le pas décisif était accompli : la main s’était libérée; elle pouvait
désormais acquérir de plus en plus d’habiletés nouvelles et la souplesse plus
grande ainsi acquise se transmit par hérédité et augmenta de génération en génération. Ainsi la main n’est pas seulement l’organe du
travail, elle aussi le produit du travail. »[2]
« Le
développement du cerveau et des sens qui lui sont subordonnés, la clarté
croissante de la conscience, le perfectionnement de la faculté d’abstraction et
de raisonnement ont réagi sur le travail et le langage; et n’ont cessé de leur
donner, à l’un et à l’autre, des impulsions sans cesse nouvelles pour continuer
à se perfectionner. »[3]
« L’alimentation carnée contenait, presque toute prêtes,
les substances essentielles dont le corps a besoin pour son métabolisme… »[4]
« Grâce à
l’action conjuguée de la main, des organes de la parole et du cerveau, non
seulement chez chaque individu, mais aussi dans la société, les hommes furent
mis en mesure d’accomplir des opérations de plus en plus complexes, de se poser
et d’atteindre des fins de plus en plus élevées. »[5]
(En contrepartie,)
« l’extension du machinisme et la division du travail ont fait perdre au
travail des prolétaires tout caractère indépendant et par suite tout attrait
pour l’ouvrier. Celui-ci n’est plus
qu’un accessoire de la machine et l’on n’exige de lui que le geste le plus
simple, le plus monotone, le plus facile à apprendre. Les frais qu’occasionne l’ouvrier se limitent
donc à peu près uniquement aux moyens de subsistance dont il a besoin pour son
entretien et la reproduction de sa race.
Or le prix d’une marchandise, donc aussi du travail est égal à ses frais
de production. En conséquence à mesure
que le travail devient plus répugnant, le salaire baisse. Plus encore, à mesure que s’accroissent le
machinisme et la division du travail, la masse du travail grandit aussi, soit
par l’augmentation des heures de travail, soit par l’augmentation du travail exigé
dans un temps donné, par l’accélération de la marche des machines, etc. L’industrie moderne a transformé le petit atelier
du maître-artisan patriarcal en la grande usine du capitalisme industriel. »[6]
« Il faut ajouter
que la manufacture ne pouvait ni s’emparer de la production sociale dans toute
son étendue, ni la bouleverser dans sa profondeur. Comme œuvre d’art économique, elle s’élevait
sur la large base des corps de métiers des villes et de leur corollaire,
l’industrie domestique des campagnes.
Mais dès que qu’elle eut atteint un certain degré de développement, sa
base technique étroite entra en conflit avec les besoins de production qu’elle
avait elle-même créés.
Une de ses œuvres les
plus parfaites fut l’atelier de construction où se fabriquaient les instruments
de travail et les appareils mécaniques plus compliqués, déjà employés dans
quelques manufactures. (…) Cet atelier,
ce produit de la division manufacturière du travail, enfanta à son tour les machines. Leur intervention supplanta l’activité
artisanale comme principe régulateur de la production sociale.»[7]
« La machine,
point de départ de la révolution industrielle, remplace donc le travailleur qui
manie un outil par un mécanisme qui opère à la fois avec plusieurs outils
semblables, et reçoit son impulsion d’une force unique, quelle qu’en soit la forme.
Une telle machine-outil n’est cependant
que l’élément simple de la production mécanique.
Pour développer les
dimensions de la machine d’opération et le nombre de ses outils, il faut un
moteur plus puissant, et pour vaincre la force d’inertie du moteur, il faut une
force d’Impulsion supérieure à celle de l’homme, sans compter que l’homme est
un agent très imparfait dans la production d’un mouvement continu et uniforme. Dès que l’outil est remplacé par une machine
mue par l’homme, il devient bientôt nécessaire de remplacer l’homme dans le
rôle de moteur par d’autres forces naturelles. »[8]
« Une fois les
outils transformés d’instruments manuels de l’homme en instruments de
l’appareil mécanique, le moteur acquiert de son côté une forme indépendante,
complètement émancipée des bornes de la force humaine. La machine-outil isolée, telle que nous l’avons
étudiée jusqu’ici, tombe par cela même au rang d’un simple organe du mécanisme
d’opération. Un seul moteur peut
désormais mettre en mouvement plusieurs machines-outils. Avec le nombre croissant des machines-outils
auxquelles il doit simultanément donner la propulsion, le moteur grandit tandis
que la transmission se métamorphose en un corps aussi vaste que compliqué. »[9]
« La technologie
découvrit aussi le petit nombre de formes fondamentales dans lesquelles, malgré
la diversité des instruments employés, tout mouvement productif du corps humain
doit s’accomplir, de même que le machinisme le plus compliqué ne cache que le
jeu des puissances mécaniques simples.
L’industrie moderne ne
considère et ne traite jamais comme définitif le présent mode de production. Sa base est donc révolutionnaire, tandis que
celle de tous les modes de production antérieurs était essentiellement
conservatrice. Au moyen de machines, de
procédés chimiques et d’autres méthodes, elle bouleverse avec la base technique
de la production les fonctions des travailleurs et les combinaisons sociales du
travail, dont elle ne cesse de révolutionner la division établie en lançant
sans interruption des masses de capitaux et d’ouvriers d’une branche de
production dans une autre. »[10]
« La grande idée
fondamentale selon laquelle le monde ne doit pas être considéré comme un complexe de choses achevées, mais comme un
complexe de processus où les choses , en apparence stables, - tout autant que
leurs reflets intellectuels dans notre cerveau, les concepts, se développent et
meurent en passant par un changement
ininterrompu au cours duquel, finalement, malgré tous les hasards apparents et
tous les retours en arrière momentanés, un développement progressif finit pas
se faire jour – cette grande idée fondamentale a, surtout depuis Hegel, pénétré si profondément
dan la conscience commune qu’elle ne trouve sous cette forme générale presque
plus de contradicteurs. »[11]
Voilà donc une entrée
en matière pour aborder la philosophie marxiste.
« Le matérialisme
dialectique est la conception du monde du Parti marxiste-léniniste. Le matérialisme dialectique est ainsi nommé
parce que sa façon de considérer les phénomènes de la nature, sa méthode d’investigation
et de connaissance est dialectique, et
son interprétation, sa conception des phénomènes de la nature, sa théorie est matérialiste.
Le matérialisme historique
étend les principes du matérialisme dialectique à l’étude de la vie sociale; il
applique ces principes aux phénomènes de la vie sociale, à l’étude de la
société, à l’étude de l’histoire de la société.
En définissant leur méthode
dialectique, Marx et Engels se réfèrent habituellement à Hegel, comme au
philosophe qui a énoncé les traits fondamentaux de la dialectique. Cela ne signifie pas, cependant, que la
dialectique de Marx et Engels soit identique à celle de Hegel. Car Marx et Engels n’ont emprunté à la
dialectique de Hegel que son ‘noyau rationnel’; ils en ont rejeté l’écorce
idéaliste et ont développé la dialectique en lui imprimant un caractère
scientifique moderne. (…) En définissant
leur matérialisme, Marx et Engels se réfèrent habituellement à Feuerbach, comme
au philosophe qui a réintégré le matérialisme dans ses droits. Toutefois, cela ne signifie pas que le
matérialisme de Marx et d’Engels soit identique à celui de Feuerbach. Marx et Engels n’ont en effet emprunté au
matérialisme de Feuerbach que son ‘noyau central’; ils l’ont développé en une théorie
philosophique scientifique du matérialisme, et ils en ont rejeté les
superpositions idéalistes, éthiques et religieuses. »[12]
(Toutefois,) « on
ne saurait exiger des classiques du marxisme, séparés de notre époque par 45 à
55 années, qu’ils aient prévu pour un avenir éloigné tous les zigzags de
l’histoire dans chaque pays pris isolément.
Il serait ridicule d’exiger des classiques du marxisme qu’Ils aient
élaboré pour nous des solutions toutes
prêtes sur tous les problèmes théoriques pouvant surgir dans chaque pays pris à
part dans cinquante ou cent ans, afin que nous autres descendants des
classiques du marxisme puissions tranquillement
rester couchés sur le flanc et mâcher des solutions toutes prêtes. »[13]
« Pour renverser
le capitalisme, il a fallu non seulement retirer le pouvoir à la bourgeoisie, non
seulement exproprier les capitalistes, mais briser entièrement la machine
d’État de la bourgeoisie, sa vieille armée, son corps de fonctionnaires
bureaucratique, sa police, et remplacer cette machine par un système d’État
nouveau, prolétarien, par un État nouveau, socialiste. C’est justement ce qu’ont fait les
bolchéviks. »[14]
(En conclusion,) « il
faut, pour être matérialiste, admettre la vérité objective qui nous est révélée
par les organes des sens. Admettre la vérité
objective, c’est admettre de façon ou d’autre la vérité absolue. »[15]
« … nous pouvons avoir
du monde une vision correspondant véritablement aux sciences de la nature et au
matérialisme. Précisons : 1. Le
monde physique existe indépendamment de
la conscience humaine et exista bien avant l’homme, bien avant toute
‘expérience des hommes’ : 2. Le psychique, la conscience, etc., est le produit
supérieur de la matière (c’est-à-dire du physique), une fonction de cette
parcelle particulièrement complexe de la matière qui porte le nom de cerveau
humain. »[16]
« L’’essence ’des
choses ou la ‘substance’ sont aussi relatives;
elles n’expriment que la connaissance humaine sans cesse approfondie des
objets, et si hier encore cette connaissance n’allait pas au-delà de l’atome et
ne dépasse pas aujourd’hui l’électron ou l’éther, le matérialisme dialectique
insiste sur le caractère transitoire, relatif, approximatif de tous ces jalons de la connaissance de la nature
par la science humaine qui va en progressant. L’électron est aussi inépuisable que l‘atome, la nature est
infinie, mais elle existe infiniment;
et cette seule reconnaissance catégorique et absolue de son existence hors de
la conscience et des sensations de l’homme, distingue le matérialisme dialectique
de l’agnosticisme relativiste et de l’idéalisme. »[17]
« L’esprit humain
a découvert des choses miraculeuses dans la nature et en découvrira encore,
augmentant par là sa maîtrise de la nature, mais cela ne veut point dire que la
nature soit une création de notre esprit ou de l’esprit abstrait… »[18]
De nos jours, c’est la
conquête du cosmos qui fait rêver l’humanité.
Il est loin le temps où la traversée de l’Atlantique par avion était
quasi une utopie. Montréal- Paris,
ce n’est plus un pari, c’est presque banal.
Que ce soit par Boeing ou Airbus!
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Nouvelle Vie Réelle
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Réelle www.laviereelle.blogspot.com
[11] Engels, Friedrich, Ludwig
Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande, Éditions
sociales, Paris, 1966, page 61
[12] Staline, J. Les questions du
Léninisme, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977, pages 849-850
[15] Lénine, V.I. Matérialisme et
empiriocriticisme, Éditions du Progrès, Moscou, 1976, pages 135-136
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