MATÉRIALISME
PHILOSOPHIQUE ET PSYCHOLOGIE PRATIQUE
Contribution
marxiste-léniniste à la lutte contre les maladies mentales
Daniel Paquet
LE 26 JUILLET 2017
M
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algré son idéalisme maintenant dépassé – sociologiquement parlant -, le philosophe britannique David
Hume a apporté une pierre de bonne taille dans la construction du savoir sur
l’Homme. « L’esprit humain est naturellement formé de manière à ressentir
un sentiment d’approbation ou de blâme à l’apparition de certains caractères,
de certaines dispositions et actions; il n’y a pas d’émotions plus essentielles
à sa structure et à sa constitution. Les
caractères qui s’attirent notre approbation sont surtout ceux qui contribuent à
la paix et à la sécurité de la société humaine; les caractères qui éveillent le
blâme sont surtout ceux qui tendent à
nuire à la société et à la troubler; on peut raisonnablement en présumer que
les sentiments moraux naissent, soit médiatement, soit immédiatement, d’une
réflexion sur ces intérêts opposés.
Qu’importe que des méditations philosophiques établissent une opinion ou
une conjecture différente, à savoir que toute chose est bonne à l’égard du tout
et que les qualités qui troublent la société sont, dans l’ensemble, aussi bienfaisantes et sont aussi conformes à l’intention primitive
de la nature que celles qui accroissent plus directement son bonheur et son
bien-être? » (Hume, David, Enquête sur l’entendement humain, GF
Flammarion, Paris, 2006, page 171).
Il faut espérer que l’introduction ne soit pas trop déroutante. Pratiquement, des milliers d’individus au
Québec, n’ont pas eu le choix d’être institutionnalisés en raison de leur état
psychique; ils ne raisonnaient pas comme l’Homme normal. Rien qu’à Montréal, plus de 7 000 personnes
dans les années d’apogée, étaient hospitalisés dans le complexe de
St-Jean-de-Dieu (plus tard nommé Hôpital Louis-Hyppolite Lafontaine), une véritable ville avec tous ses services
connexes (même un train) avec pour soins les connaissances hasardeuses de
religieuses et de quelques employés civils; les psychiatres étaient chose
rarissime. Ils étaient déviants. À l’époque de la Révolution tranquille, et
suite à une commission d’enquête au
vaste mandat, il fut convenu qu’il y aurait désinstitutionalisation et que les
patients seraient soignés dans des hôpitaux généraux et que les grands centres
spécialisés donneraient congés à leurs patients pour qu’ils soient hébergés
dans des ressources intermédiaires avec le soutient adéquat : logement,
loisirs et traitements. Ce fut l’œuvre
du gouvernement libéral de Jean Lesage sous la pression des professionnels de la
santé et des organismes syndicaux. Un
institut fut même bâti pour accueillir les personnes dont la maladie s’entrecroisait
avec la criminalité; nous y reviendrons.
Dans le passé, les révolutionnaires Karl Marx et Friedrich Engels,
avaient rédigé en 1845-1846, un ouvrage intitulé L’idéologie allemande où
ils écrivaient : « Donc si des millions de prolétaires ne se sentent
nullement satisfaits par leurs conditions de vie, si leur ‘être’ (… contredit leur ‘essence’, c’est sans doute
là une anomalie mais non pas un hasard malheureux. C’est un fait historique reposant sur des
rapports sociaux déterminés, que Feuerbach se contente de constater; il
interprète seulement le monde sensible existant, se comporte à son égard en
théoricien alors qu’en réalité…) pour le matérialiste pratique,
c’est-à-dire pour le communiste, il s’agit de révolutionner le monde existant, d’attaquer
et de transformer pratiquement l’état de choses qu’il a trouvé. »
(Marx-Engels, L’Idéologie allemande, Éditions sociales, Paris, 1968, page 67).
Des tabous lourds et bien ancrés, des silences bavards et des
hésitations fréquentes entourent la maladie mentale. Souvenir de Paris en 2009 : un camarade du PCF m’invite à
visiter sa ville et plus
particulièrement de participer à la marche du Premier Mai (Fête internationale
des travailleurs). Rendez-vous banal me
direz-vous; mais comment cela peut-il être quand même les services policiers
s’entendent pour conclure que plus de 1,6 million de personnes ont arpenté les
artères de la Ville-lumière. Celle-ci
terminée, mon ami et sa fille Peggy m’invitent à prendre un verre avec des
copains. Tout le monde se joint à la
conversation joyeuse et profonde. Hervé,
mon camarade note que je n’ai pas dit
un mot. « Mais, mon camarade du Québec aurait bien
quel que chose à dire; parle-nous, tiens de la santé mentale dans ton beau
Québec! » Je m’exécute. D’abord les maladies : schizophrénie,
bipolarité, dépressions, burn-out, etc.; les traitements : la
psychothérapie, les médicaments. Bref,
tout y passe. Il y a parmi nous un
mathématicien connu et reconnu dans le milieu, tellement impressionné par
l’exposé, qu’il décide de payer la tournée générale…
Souvent, on dit des « fous » qu’ils racontent n’importe
quoi. C’est faux! À travers leur langage, c’est l’expérience de
leur vie qu’ils racontent, comment ils s’en font le prisme et le filtre. « Autrement dit, on ne part pas de ce que
les hommes disent, s’imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu’ils sont
dans les paroles, la pensée, l’imagination et la représentation d’autrui, pour
aboutir ensuite aux hommes en chair et en os; non, on part des hommes dans leur activité réelle, c’est à partir de
leur processus de vie réel que l’on représente aussi le développement des
reflets et des échos idéologiques de ce processus vital. Et même les
fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant
nécessairement du processus de leur vie matérielle que l’on peut constater
empiriquement et qui repose sur des bases matérielles. De ce fait, la morale,
la religion la métaphysique et tout le reste de l’idéologie, ainsi que les
formes de conscience qui leur correspondent, perdent aussitôt toute apparence
d’autonomie. » (Ibidem, page 36).
Bien avant Karl Marx et Friedrich Engels, les économistes anglais ont
démontré que nous vivions dans une société fondée sur la lutte des
classes. Qu’est-ce que cela a à voir
avec la maladie mentale? Voilà, dans
certains hôpitaux comme l’Institut Philippe-Pinel de Montréal, ce qui unit les
patients (plus de 300), c’est qu’ils ont commis un délit. À leur entrée, il est clair qu’ils
représentent un danger pour la société et concomitamment un danger pour
eux-mêmes. Là, s’arrête la
convergence… Cependant, l’Association
québécoise des archivistes médicales (AQAM) a fait sienne la responsabilité
suivante : « L’établissement doit assurer le respect des lois et
règlements relatifs à la tenue, à la
conservation et à la communication du dossier (médical). Il doit en assurer l’intégrité, la
disponibilité et la confidentialité. Des
campagnes de confidentialité sont dispensées régulièrement aux membres du
personnel (dans les institutions). (…)
Les archivistes médicales sont des gestionnaires de l’information de la
santé. Elles maîtrisent une
combinaison unique de connaissances et
de compétences touchant les sciences
biomédicales, les technologies de l’information et les aspects
juridiques.» Notons que parmi les
malades, il y a des professionnels (journalistes, pilotes d’avion, techniciens,
etc.), des ouvriers spécialisés, (soudeurs, couvreurs, etc.) et à l’opposé des
éléments disparates sans qualification, en raison de leur jeune âge ou encore
parce qu’ils sont « dans la rue ».
À ce sujet, Marx et Engels ont écrit : « Quant au prolétariat en haillons (i.e.
lumpenprolétariat en allemand), ce pourrissement passif des couches les plus
basses de la vieille société, une révolution prolétarienne pourra le précipiter
ça et là dans le mouvement, mais toutes ses conditions d’existence font qu’il sera
plus disposé à se laisser acheter pour des machinations réactionnaires. »
(Marx-Engels, Manifeste du Parti communiste, Flammarion, Paris, 2008, page
242).
Quiconque veut mieux connaître la mentalité et la déchéance du
prolétariat en haillons devrait lire Germinal d’Émile Zola (GF Flammarion,
Paris, 1968, 502 pages).
D’ailleurs, toute l’approche à l’Institut Pinel se fonde sur les soins
psychiatriques et physiques, mais secondée d’une équipe d’éducateurs et
d’éducatrices. Avouons-le, il faut
parfois « éduquer » les patients, leur enseigner le b-a Ba de la vie
en société; souvent à commencer par l’hygiène corporelle et la façon de se
nourrir. Quant aux soins et aux
services, les services de santé (dans la présente décennie) mentale se
réorganisent afin d’en faciliter l’accès et de mieux s’adapter aux besoins de
la population. Dans ce contexte,
l’équipe traitante de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et le patient ont
étudié la possibilité du suivi qui soit maintenant assumé par l’hôpital de secteur
ou par le médecin de famille.
Malgré ce changement de cap, « toute personne a droit au respect de
sa vie privée. Ce droit fondamental est
garanti par la Charte des droits et libertés de la personne du Québec et par le
Code civil. Les établissements de santé
sont soumis à plusieurs lois afin de respecter ce droit fondamental. Plus particulièrement, l’article 19 de la Loi
sur les services de santé et les services sociaux vient encadrer ce droit.[1]
Ce qui est souhaitable, c’est –pour la société tout entière- qu’on en
arrive à comprendre que « les répercussions du monde extérieur sur l’homme
s’expriment dans son cerveau, s’y reflètent sous forme de sentiments, de
pensées, d’instincts, de volontés, bref, sous forme de ‘tendances idéales’, et deviennent
sous cette forme, des ‘puissances idéales’. Si le fait que cet homme obéit en
général à des ‘tendances idéales’ et laisse des ‘puissances idéales’ exercer de
l’influence sur lui, - si cela suffit pour faire de lui un idéaliste, tout
homme quelque peu normalement constitué est un idéaliste-né et, dans ce cas,
comment peut-il somme toute y avoir encore des matérialistes? » (Engels,
Friedrich, Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande,
Éditions sociales, Paris, 1966, pages 39-40).
De plus, « la méthode dialectique marxiste est caractérisée par les
traits fondamentaux que voici : contrairement à la métaphysique, la
dialectique regarde la nature non comme une accumulation accidentelle d’objets,
de phénomènes détachés les uns des autres, isolés et indépendants les uns des autres,
mais comme un tout uni, cohérent, où les objets, les phénomènes sont liés
organiquement entre eux, dépendent les uns
des autres et se conditionnent réciproquement.
C’es pourquoi la méthode dialectique considère qu’aucun phénomène de la
nature ne peut être compris si on l’envisage isolément, en dehors des
phénomènes environnants; car n’importe quel phénomène dans n’importe quel domaine de la
nature peut être converti en non-sens s, on le considère en dehors des
conditions environnantes, en le détachant de ces conditions; au contraire,
n’importe quel phénomène peut être compris et justifié, si on le considère sous
l’angle de sa liaison indissoluble avec les phénomènes environnants, si on le
considère tel qu’il est conditionné par les phénomènes qui l’environnent. « (Staline,
J., Les
questions du léninisme, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977,
page 851).
Tristement, cet environnement au Canada, c’est la culture ambiante
meublée de violences gratuites : au cinéma, à la télévision et la presse
écrite. Nous sommes immergés de meurtres, de viols, de vols, d’agressions en
tout genre qui constituent le corpus de notre « éducation »
quotidienne. Plus encore, la drogue
fragilise les individus les plus vulnérables et fait de ceux-ci des prédateurs qualifiés
pour des attaques contre autrui, le plus souvent des membres proches de notre
entourage. En somme, cette
pseudo-culture détruit des individus et fomente en eux des êtres
« irresponsables ».
À cela, Karl Marx avait déjà répondu : « Les philosophes n’ont
fait qu’interpréter le monde de différentes manières; mais ce qui importe,
c’est de le transformer. » (Marx, Thèses sur Feuerbach, Éditions
sociales, Paris, 1966, page 91).
Ces jeunes déstabilisés, on les retrouve aussi dans des mouvements déclassés
comme au Venezuela ces jours-ci. Ils se
masquent et attaquent avec fureur les institutions d’État, y compris les lieux
de travail des employés du secteur public.
Ils sont facilement récupérables et les spécialistes d’action directe
contre les gouvernements qui ne plaisent pas à l’administration US (ex. la
Syrie) les soudoient pour une bouchée de pain.
À Montréal, on les retrouve à la queue des manifestations légitimes
organisées par les associations étudiantes; s’ils se retrouvent en prison, les
autres détenus les traitent avec bienséance et les honorent du titre de « prisonnier
politique ». Tôt ou tard, ils se
retrouvent à l’Institut Philippe-Pinel.
Évidemment, les coupures budgétaires n’aident pas à résoudre le
problème; en fait, il faut humaniser ces patients. Pour ce faire, ça prend des personnels bien
formés. D’autant plus que des situations
dramatiques peuvent surgir à l’intérieur des
murs des hôpitaux. Ainsi, il y a
quelques années, un patient, Alain Ducap, a réussi à tenir en haleine un bon nombre d’employés lors d’une
prise d’otages. Sa feuille de route
criminelle était déjà marquée de viols, d’agressions diverses et de récidives
fréquentes. (cf. Larouche, Vincent, Des employés pris en otages, La
Presse, Montréal, vendredi 7 octobre,
2011, pages A 2 et A 3).
À l’opposé, on retrouve d’autres patients qui disent que « se rétablir,
c’est revivre de nouveau après la maladie, retrouver le pouvoir sur (sa) vie,
se sentir maître de son devenir. Le rétablissement est important et différent
pour chacun. Après un épisode
psychotique[2] ,
Il faut se reprendre en mains. Il
faut apprendre à gérer ses symptômes et maintenir l’équilibre bio-psycho-social
et spirituel dans toutes les sphères de sa vie.
Il est aussi primordial d’avoir un but à atteindre, cela agit comme
motivateur. Il faut se dire ‘je suis
capable’ et se fixer des buts à court et à long terme. En tant que paire aidante, Colombe St-Louis
essaie de redonner espoir aux personnes attentes d’une maladie mentale. Elle les
soutient et les responsabilise dans leur reprise de pouvoir sur leur vie et
leur processus de rétablissement. Elle
leur apporte son expertise afin de les aider à développer leurs propres
stratégies. Elle offre aussi de nombreux services : suivi individuel, soutien
ponctuel, conférence, témoignage, café-causerie, etc. Ses principaux outils d’intervention sont l’écoute
efficace, l’art de poser des questions
et le développement d’un plan d’intervention adapté à chacun. » (Nolet,
François, Colombe St-Louis, la survivante, Revue Mentalité, Montréal, Automne
2017, Numéro 3, page 15).
La littérature apporte beaucoup de réconfort. Ne serait-ce qu’en rendant joli ce monde qui
nous entoure et dont nous sommes :
Par les soirs
bleus d’été, j’irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l’herbe
menue : Rêveur, j’en sentirai la
fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le
vent baigner ma tête nue. Je ne parlerai
pas, je ne penserai rien : Mais l’amour infini me montera dans l’âme, Et
j’irai loin, bien loin, comme un bohémien, Par la Nature, - heureux comme avec
une femme. (Sensation, mars 1870, Arthur Rimbaud). Robert Charlebois a mis en musique ce poème
dédié à la vie. (Rimbaud, Œuvres complètes, Éditions
Flammarion, Paris, 2016, page 37).
Vladimir Lénine, dans son célèbre ouvrage Matérialisme et empiriocriticisme
souligne qu’au-delà des sensations, il faut bien admettre d’un point de vue
scientifique que « … le concept humain de la cause et de l’effet simplifie
toujours quelque peu les liaisons
objectives des phénomènes de la nature, qu’il ne reflète que par approximation
en isolant artificiellement tel ou tel aspect d’un processus universel
unique. Si nous constatons la
correspondance des lois de la pensée aux lois de la nature, cela devient
compréhensible, dit Engels, dès que l’on considère que la pensée et la
conscience sont ‘des produits du cerveau humain et que l’homme est lui-même un
produit de la nature’. On comprend que
‘les productions du cerveau humain, qui en dernière analyse sont aussi des
produits de la nature, ne sont pas en contradiction, mais en conformité avec
l’ensemble de la nature. (…) Chacun connaît – et les sciences de la nature
étudient – l’idée, l’esprit, la volonté, le psychique, fonction du cerveau
humain travaillant normalement; détacher cette fonction de la substance
organisée d’une façon déterminée, en faire une abstraction universelle,
générale, ‘substituer’ cette abstraction à toute la nature physique, telle est la
chimère de l’idéalisme philosophique, et c’est aussi un défi aux sciences de la
nature. Le matérialisme dit que
‘l’expérience socialement organisée des êtres vivants’ est un dérivé de la nature physique, le résultat
d’un long développement de cette nature, développement commencé à une époque où il n’y avait, où il ne pouvait
y a voir ni société, ni organisation, ni
expérience, ni i êtres vivants.
L’idéalisme dit que la nature physique est un dérivé de cette expérience
des êtres vivants, et, ce disant, il identifie la nature à la Divinité (ou la
lui soumet). Car Dieu est sans contredit le dérivé de l’expérience socialement
organisée des êtres vivants. » (Lénine, V., Œuvres, tome 14, 1908,
Éditions Sociales, Paris- Éditions du Progrès, Moscou; 1976, pages 160-161, 238).
Lénine fait aussi valoir qu’il ne puisse y avoir de sensations (humaines) sans l’homme au tout premier degré.
« Le deuxième ne compte pas non plus,, ca nul homme, pas plus que les
sciences de la nature, ne connaît le
psychique antérieur au physique. Le
monde physique existait avant que le psychique eût pu apparaître comme le produit
supérieur des formes supérieures de la matière organique. (…) Aussi on élimine
ces deux premiers degrés alors, mais alors seulement, nous pouvons avoir du
monde une vision correspondant
véritablement aux sciences de la nature et au matérialisme. Précisons : 1° le monde physique existe
indépendamment de la conscience humaine et exista bien avant l’homme, bien
avant toute ‘expérience des hommes’; 2° le psychique, la conscience, etc., est le
produit supérieur de la matière particulièrement complexe de la matière qui
porte le nom de cerveau humain. » (Ibidem, page 236).
Nous avons abordé brièvement, le traitement dans les hôpitaux québécois
au Canada, pour le rétablissement de la santé mentale et le rôle du
cerveau. Le compagnon de route de Karl
Marx, Friedrich Engels, a tenté et réussi l’exposition de la Dialectique dans l’histoire
de l’humanité. Voici ce qu’il dit :
« Le développement du cerveau et des sens qui lui sont subordonnés, la clarté croissante de la conscience, le
perfectionnement de la faculté d’abstraction et de raisonnement ont réagi sur
le travail et le langage et n’ont cessé de leur donner, à l’un et à l’autre, des
impulsions sans cesse nouvelles pour continuer à se perfectionner. Ce perfectionnement ne se termina pas au
moment où l’homme fut définitivement séparé du singe; dans l’ensemble, il a au
contraire continué depuis. Avec des
progrès différents en degré et en direction chez les divers peuples et aux différentes
époques, interrompus même ça et là par une régression local et temporaire, il a
marché en avant d’un pas vigoureux, recevant d’une part une nouvelle et puissante impulsion, d’autre
part une direction plus définie d’un élément nouveau qui a surgi de surcroît
avec l’apparition de l’homme achevé : la société. » (Engels,
Friedrich, Dialectique de la nature, Éditions sociales, Paris, 1975, page
175).
Voici un cas concret où le cerveau joue
le rôle premier. « La
température affecte souvent l’humeur des gens.
Un beau ciel ensoleillé avec
quelques nuages peut nous relever le moral, tandis qu’une journée sombre et
pluvieuse peut parfois nous rendre triste ou morose. Bien que ces changements
d’humeur soient perceptibles, ils n’affectent généralement pas notre capacité
d’accomplir nos activités quotidiennes.
Cependant, certaines personnes sont susceptibles d’éprouver un type de
dépression associé au rythme des saisons.
La réduction d’ensoleillement et le raccourcissement des jours en fin d’automne
provoquent chez ces personnes des réactions apparentées à la dépression
clinique qui peut durer jusqu’au printemps.
Cet état s’appelle ‘trouble affectif saisonnier, ou TAS. (…) Cet état
mental est connu depuis plus de 150 ans, mais n’a été reconnu comme un trouble
que depuis le début des années 1980. (D’autres recherches indiquent qu’un TAS
peut perturber les neurotransmetteurs – les médiateurs chimiques dans le
cerveau qui aident à régulariser le sommeil, l’humeur et
l’appétit. » C’est là, et à ce sujet, la conclusion de l’Association
canadienne pour la santé mentale, un organisme bénévole œuvrant à
l’échelle pancanadienne dans le but de
promouvoir la santé mentale de tous et de favoriser la tolérance et le rétablissement
de personnes atteintes de maladies mentales. »
Condamnation à ne plus vivre… Nenni! C’est la liberté et le bonheur qui nous attend. Mais toutes ces personnes qui souffrent de
maladie mentale dépérissent si le regard des autres, dont les personnels s’arrêtent
à ne pas franchir le regard que le malade pose sur l’humanité et surtout son
immense tristesse si la maladie l’a entraîné dans la commission d’un acte tragique. Avec le poète français Paul Éluard, il ne pourra
que s’exclamer : « J’ai cru
pouvoir briser la profondeur l’immensité
par mon chagrin tout nu sans contact
sans écho je me suis étendu dans ma
prison aux portes vierges comme un mort raisonnable qui a su mourir un mort non couronné sinon de son néant je me
si étendu sur les vagues absurdes du poison absorbé par amour de la cendre la solitude m’a semblé
plus vive que le sang… » (Éluard, Paul, Derniers poèmes d’amour,
Éditions Seghers, Paris, 1989, page 187).
Il y a quelques années le directeur général de l’Institut en santé
mentale de Québec (anciennement l’Hôpital Robert-Giffard) expliquait que nous
avions au Québec 50 ans de retard; non
pas à l’égard d’autres hôpitaux, mais
bien sur la recherche et le développement de nouveaux traitements, par rapport
aux besoins de la société. Malgré tout,
le gouvernement du Québec y est allé allègrement dans les coupures budgétaires qui freinent l’embauche de
nouveaux employés, notamment sur les liens de proximité avec les patients (pouvons-nous
parler de paralysie dans l’organisation des loisirs pour les patients à l’intérieur
d’hôpitaux tels que l’Institut Philippe Pinel?); même des démarches auprès du
Protecteur du citoyen ont échoué. Doter le système public de santé de
spécialistes, c’est « investir » dans la santé.
Quand on parle de cet Institut, on se réfère à un médecin français d’une
profonde compassion pour le genre humain. Le
Petit dictionnaire illustré de Larousse (page 1798, en 1975) dit de lui qu’il « s’engagea sur
la voie du ‘traitement moral’ des troubles mentaux, considérant que ceux-ci
sont des maladies au même titre que les maladies organiques. Il préconisa d’isoler l’aliéné de son milieu
de vie et de le traiter dans des institutions spécialisées. Il est considéré comme le fondateur de la
psychiatrie moderne. » Incidemment, c’est lui qui inspira les
spécialistes québécois qui libérèrent les malades québécois reclus dans la
prison de Bordeaux à Montréal. Ajoutons
qu’il a vécu de 1745 à 1826; il est mort à Paris (France). Son principal fait d’armes aura été de
libérer les malades mentaux des bagnes français après avoir eu l’aval des
dirigeants de la grande révolution française de 1789 (1793), alors sous la gouverne de
Maximilien de Robespierre.
Aujourd’hui, les traitements à l’Institut qui porte son nom sont établis
sur les médicaments et la psychothérapie.
Toute une équipe seconde le psychiatre : psychologues,
criminologues, travailleurs sociaux, infirmières, éducateurs et animateurs
sportifs; dans le cadre d’un environnement sécuritaire.
Une figure marquante dans le monde de la psychiatrie fut aussi Sigmund
Freud (1856-1939). Mais, très peu de
professionnels ont adopté sa démarche au Québec. Il fut médecin autrichien. Le Petit dictionnaire illustré dira de lui
qu’il est « fondateur de la psychanalyse.
Spécialisé en neurologie, il se consacre notamment à l’étude de
l’hystérie et s’écarte, résolument à partir de1896, des conceptions et méthodes
de la psychologie et de la psychiatrie traditionnelles. À l’origine des troubles névrotiques se trouvent
selon lui des désirs refoulés… » (page 1509).
Un nom à retenir dans l’étude de la psychiatrie se révèle être Ivan
Petrovitch Pavlov. Pour Le
Petit dictionnaire illustré de Larousse (page 1783), il demeure
l’auteur « de travaux sur la digestion et la ‘sécrétion psychique’, il a
découvert ainsi les réflexes conditionnés et formulé sa conception générale de
l’activité nerveuse supérieure (prix Nobel 1904). D’ailleurs, Joseph Paul Goebbels, ministre de
la Propagande, sous le régime hitlérien utilisa certains de ses travaux pour le
guider dans son effort de guerre totale au sein du peuple allemand, alors qu’il
exerçait le plein contrôle des mass médias, surtout après les années 1930, à
l’époque de la prise du pouvoir par Adolf Hitler et son Parti
national-socialiste ouvrier d’Allemagne.
Encore de nos jours les conceptions antimarxistes existent au sein de la
société capitaliste et donnent à entendre que peut importe nos désirs les plus
profonds, nous sommes condamnés à vivre tous pareillement. La fatalité, quoi! Joseph
Staline avait pourtant bien annoncé le contraire. « … Le marxisme part de ce principe que
les goûts et les besoins des hommes ne sont pas et ne peuvent pas être
identiques et égaux, en qualité ou en quantité, ni en période de socialisme, ni
en période de communisme. (…) Il est temps de comprendre que le marxisme est
l’ennemi de l’égalitarisme. (…) Les écrivains bourgeois représentent le
socialisme marxiste comme une ancienne caserne tsariste où tout est subordonné
au ‘principe’ de l’égalitarisme. Mais
les marxistes ne peuvent pas être tenus pour responsables de l’ignorance et de
la stupidité des écrivains bourgeois. » (Staline, Joseph, Les
questions du léninisme, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977,
pages 755-756).
De plus, « l’auto-aliénation de l’homme à l’égard de lui-même et de
la nature se manifeste dans le rapport qu’il établit entre lui-même et la
nature et les autres hommes distincts de lui. (Dans le monde réel, pratique,
l’aliénation de soi ne peut se manifester que dans le rapport réel pratique à
l’égard d’autres hommes. Le moyen par
lequel s’opère l’aliénation est lui-même un moyen pratique. Par le travail aliéné, l’homme ne crée donc
pas seulement un rapport entre lui-même,
l’objet et l’acte de production en tant que puissances étrangères et hostiles;
il crée aussi un rapport entre les autres et sa propre production, son propre
produit, de même qu’il établit un rapport entre lui-même et les autres.
(…) La propriété privée est donc le
produit, le résultat, la conséquence nécessaire du travail aliéné, du rapport
extérieur de l‘ouvrier à la nature et à lui-même. » (Marx, Karl, Manuscrits
de 1844, Flammarion, Paris, 2008, pages 86-87).
Le lecteur s’interrogera : pourquoi tant de citations politiques et
économiques, et surtout communistes? La
raison en est qu’il est de l’opinion de l’auteur que le système capitaliste
engendre un grand malaise dans la société.
Aussi longtemps qu’il perdurera, il créera des conditions propices aux
maladies mentales. Pour éradiquer
celles-ci ou prendre la route pour extirper les fondements des déviances de toutes
sortes, il faudra s’attendre à un long cheminement qui pour l’immédiat ne pourra que ralentir
l’éclosion des pathologies les plus diverses s’étant emparées des cerveaux les
plus vulnérables autour de nous; dans les milieux de travail, dans les familles
et chez les connaissances proches, celles justement dont on n’aurait jamais pu
croire qu’elles étaient appelées à devenir des victimes.
Au Canada, une personne sur cinq est susceptible de vivre une maladie
mentale. Il ne faut pas que vous soyez
la prochaine…
Dans le passé, nous travaillions 40 heures et c’était déjà très exigeant
physiquement; aujourd’hui, on travaille 35 heures (ou moins) en moyenne. Les bien-pensants affirment qu’il y a
progrès. Rien n’est plus faux puisque ce
sont le stress, l’anxiété et l’angoisse qui ont supplanté la dépense et la
fatigue corporelles. Dans beaucoup de
sièges sociaux à Montréal, les employés, davantage des femmes, sont invitées à
recourir à un Programme de soutien psychologique, les fameux P.A.E. C’est bien la preuve qu’il y a quelque chose
qui ne tourne pas rond; rien ne justifie l’exploitation psychologique des
travailleurs, d’autant plus qu’il n’y a vraiment rien d’urgence au boulot[DP1] .
La Nouvelle Vie Réelle www.lnvr.blogspot.com
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Marxistas-leninistas latinas hojas
www.ma-llh.blogspot.com
Le sourire de l’Orient www.lesouriredelorient.blogspot.com
ARCHIVES
La Vie Réelle www.laviereelle.blogspot.com
Pour la KOMINTERN now! www.pourlakominternnow.blogspot.com
[1] « Le dossier d’un usage reste confidentiel et
nul ne peut y avoir accès, si ce n’est avec le consentement de l’usager ou de
la personne pouvant donner un consentement en son nom, sur l’ordre d’un
tribunal ou d’un coroner dans l’exercice de ses fonctions ou dans le cas où la
présente loi prévoit que la communication de renseignements contenus dans le
dossier peut être requise d’un établissement. »
[2] “These are major emotional and
mental disorders that impair the person’s ability to function at work, within
is family, and in his social life.
Psychoses are often associated with disorganized feelings, asocial
behavior, an inability to concentrate, to think clearly, or to remember. Sometimes, the patient may experience
hallucinations, the most common being those involving sight and hearing.” (Edited by Robert
E. Rothenberg, M.D.,F.A.C.S. Medical Encyclopedia and Guide to Family
Health, Lexicon Publications, Inc., New York, 1988, page 354
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