Budget C.-B. 2018 : la francophonie laissée pour compte
Le premier budget du gouvernement néo-démocrate, qui taxe les mieux nantis pour aider les familles moins fortunées de la Colombie-Britannique, provoque des réactions mitigées dans les organismes francophones de la province.
Certains saluent l'argent investi dans les services de garde, alors que d'autres dénoncent l'absence de mesures spécifiques pour la francophonie.
On n’a rien entendu au niveau de la francophonie. M. [Adrian] Dix avait dit que ce serait sa priorité.
La présidente du Conseil scolaire francophone, Marie-France Lapierre, est du même avis.
Pour les francophones, il n'y a pas grand-chose.
Le directeur général de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, Robert Rothon, n’est pas surpris.
Le gouvernement est au début de sa réflexion [sur le dossier] des langues officielles, de comment engager la province davantage. Je miserais davantage sur le budget 2019-2020.
Argent pour les langues autochtones
Par ailleurs, Robert Rothon se dit très inspiré par l'aide que la province entend offrir aux communautés autochtones en investissant 50 millions de dollars dans la préservation des langues autochtones.
Il aimerait que cette initiative soit reproduite au sein de la communauté francophone.
« Toute la partie du discours qui portait sur les communautés autochtones pourrait presque servir de modèle pour le développement de la communauté francophone de la province », souligne M. Rothon.
Une réflexion que partage Pauline Gobeil, directrice générale de la Société francophone de Victoria.
On serait chanceux s'ils considéraient la langue française comme faisant partie d'une de ces langues-là.
« Au moins, on pourrait avoir des sous pour nous aider aussi à préserver et à faire avancer une des langues officielles du Canada », ajoute-t-elle.
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Argent pour la petite enfance
L'annonce des investissements massifs dans les services de garde vient adoucir la déception des organismes francophones.
« On s’attendait à des investissements massifs en petite enfance et c’est ce qu’on a obtenu. Donc, on est satisfait, mais il reste à voir comment ça va être investi », indique la directrice générale de la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique, Marie-Andrée Asselin.
Le Conseil scolaire francophone fera le chien de garde pour que les francophones aient leur part du gâteau, dit la présidente du Conseil scolaire francophone (CSF), Marie-France Lapierre.
On veut s'assurer que des montants iront à la francophonie, pas juste dans des garderies anglophones.
Culture
Le directeur général du Conseil culturel et artistique francophone de la Colombie-Britannique, Jean-François Packwood, croit que le gouvernement a fait un premier pas pour promouvoir les arts et la culture dans la province, après les compressions qui avaient été faites sous l'ancien gouvernement.
C’est sûr que le secteur espérait un peu plus, mais ça reste une bonne nouvelle parce qu’il n’y a pas eu d’investissement pour le BC Arts Council depuis plusieurs années.
M. Packwood ajoute qu’il reste par contre à savoir comment l'argent sera réparti entre les différents joueurs, et si les fonds serviront à bonifier les programmes existants ou à en financer de nouveaux.
D’après des informations et des entrevues de Jacqueline Landry.
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