Cri
du cœur pour le communisme
Daniel Paquet dpaquet1871@gmail.com
S
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achez qu’il y a des
mots tabous au Québec, en grande partie chez les intellectuels de droite,
galvaudés par les mass-médias… indéracinables et figés dans leurs goussets,
brandis lors des grands mouvements d’ouvriers et d’étudiants. Vous doutez? Jetons un coup d’œil à l’histoire européenne
qui présente un tableau saisissant eu égard aux luttes de classes qui vont
comme les marées et annoncent dans un grand et sonore murmure que la vague
l’emportera malgré toutes les digues des capitalistes.
« Un spectre
hante l’Europe dans les années 1840 et en Amérique au XXIème siècle,
-ndlr) : le spectre du communisme. (…)
Quelle est l’opposition
qui n’a pas été accusée de communisme
par ses adversaires au pouvoir? Quelle
est l’opposition qui, à son tour n’a pas renvoyé à ses adversaires de droite ou
de gauche l’épithète infamante de communiste? (…)
C’est à cette fin que
des communistes de diverses nationalités se sont réunis à Londres et ont rédigé
le Manifeste (du Parti communiste)… » (Marx, Karl; Engels, Frederick :
www.marxisme.fr ).
Rédigé de décembre
1847 à janvier 1848, il sera publié pour la première fois en brochure en
février 1848 et publié en anglais, français, allemand italien, flamand et
danois.
« Les conditions
bourgeoises de production et d’échange, le régime bourgeois de la propriété,
cette société bourgeoise moderne, qui a fait surgir de si puissants moyens de
production et d’échange, ressemble au magicien qui ne sait plus dominer les
puissances infernales qu’il a évoquées.
Depuis des dizaines d’années, l’histoire de l’industrie et du commerce
n’est autre chose que l’histoire de la révolte des forces productives modernes
contre les rapports modernes de production, contre le régime de propriété, qui conditionne
l’existence de la bourgeoisie et sa domination.
Il suffit de mentionner les crises commerciales qui, par leur retour
périodique, menacent de plus en plus l’existence de la société
bourgeoise. » (Ibidem, page 3)
Toutefois et plusieurs
années plus tard, « les bénéfices des six grandes banques canadiennes
demeurent appréciables malgré l’incidence du bas niveau des prix du pétrole et
d’autres produits de base. (…)
Récemment, les actions
des banques canadiennes ont fait relativement bonne figure en comparaison de
celles d’autres banques dans le monde. » (Banque du Canada, Évaluation des vulnérabilités et des risques,
Revue du système financier, Ottawa, juin 2016, page 9).
« L’économie
canadienne continue de s’ajuster aux bas prix des produits de base, et la
redistribution de l’investissement et de l’emploi, qui s’opère du secteur des
ressources vers le secteur hors ressources se poursuit : à compter du
second semestre de 2016, le PIB réel devrait progresser à un rythme supérieur à
celui de la production potentielle, sous l’effet d’une solide croissance de
la demande intérieure aux États-Unis,
des dépenses du gouvernement fédéral dans l’infrastructure et d’autres mesures
budgétaires. Les perspectives
d’évolution du PIB réel se trouvent aussi confortées par les conditions
monétaires et financières expansionnistes
ainsi que la dépréciation passée du dollar canadien. » (Banque du Canada, L’économie canadienne, Rapport sur la
politique monétaire, Ottawa, juillet 2016, page 7).
« La consommation
devrait progresser à un rythme modéré, du fait de la croissance contenue de
l’emploi dans le secteur hors ressources et des mesures budgétaires fédérales
(notamment l’Allocation canadienne pour enfants). » (Ibidem, page 8)
Les faits sont
têtus. Les événements depuis une
vingtaine d’années semblent donner raison aux capitalistes et à leurs idéologues. « Est-il besoin d’une grande
perspicacité pour comprendre que les idées, les conceptions et les notions des
hommes, en un mot leur conscience,
changent avec tout changement survenu dans leurs conditions de vie, leurs
relations sociales, leur existence sociale?
Que démontre l’histoire des idées, si ce n’est que la production intellectuelle
se transforme avec la production matérielle?
Les idées dominantes d’une époque
n’ont jamais été que les idées de la classe dominante. Lorsqu’on parle d’idées qui révolutionnent
une société entière, on énonce seulement ce fait que, dans le sein de la
vieille société, les éléments d’une société nouvelle se sont formés et que la
dissolution des vieilles idées marche de
pair avec la dissolution des anciennes conditions d’existence. »
(Manifeste du Parti communiste, pages 9-10).
En plus de leurs marottes
(ou conceptions bien ancrées quoiqu’erronées), les capitalistes ont organisé un
genre de gouvernement (par exemple au Canada) qui correspond à leur emprise sur
les moyens de production et de distribution.
« Le type d’État bourgeois
le plus parfait, le plus évolué, c’est la république
démocratique parlementaire : le pouvoir y appartient au Parlement; la
machine de l’État, l’appareil et l’organe d’administration sont ceux de
toujours : armée permanente, police, corps de fonctionnaires pratiquement
irrévocables, privilégiés, placés au dessus du peuple. (…)
Il faut absolument
exiger, autant que possible, réaliser par la voie révolutionnaire, des mesures
comme la nationalisation du sol, de toutes les banques et de tous les syndicats
capitalistes ou, à tout le moins, un contrôle
immédiat des Soviets des députés ouvriers et autres (Conseil des élus par
lieu de travail ou d’activité, et non plus géographiquement, -ndlr) sur ces
établissements, mesures qui n’ont rien à voir avec l’ ’introduction’ du
socialisme. » (Lénine, Œuvres
choisies, tome 2, Éditions du Progrès, Moscou, 1968, page 54, 59).
Les ‘bien-pensants’,
propriétaires et porte-voix des mass-médias, n’ont plus à être circonspects,
respectueux et prudents dans leur reportage sur les anciens pays
socialistes. Ils n’ont qu’à répéter
selon les saisons (nuancées selon le goût du jour aux U.S.A.) et ad nauseam que la ‘chute’ de l’Union soviétique a largement
démontré que le communisme n’a pas d’avenir sur la terre. Amen et
Ite Missa est…
Ce à quoi un
collaborateur de la revue théorique du Parti communiste allemand répond :
« Avec en toile de fond les événements actuels en Ukraine, nous
connaissons pour le moment dans les pays impérialistes une campagne de haine
antirusse quasi sans précédent. En
Allemagne, elle rappelle de façon terrible les années de la dictature nazie et
de la Deuxième Guerre mondiale, de même que celles de l’apogée de la guerre
froide (à l’époque sous la forme de l’antisoviétisme). Les ondes sonores de cette campagne trouvent
même un certain écho chez les éléments de gauche. D’un autre côté, on retrouve aussi ça et là,
en réaction à ce courant, un soutien sans nuance à la politique russe qui ne tient
pas compte des rapports de classe. (…)
En tant que marxistes,
lorsque nous jugeons de la politique d’un État, nous partons de la question de
savoir quel est l’ordre social, quels sont les rapports de propriété et de
pouvoir qui règnent dans ce pays, quels sont les intérêts de classe qui
déterminent cette politique. Nous nous
efforçons également, grâce à une ‘analyse concrète d’une situation concrète’, de percevoir le rôle actuel de ce pays dans
le contexte politique mondial. Lorsque
nous appliquons ces principes à la Russie d’aujourd’hui, nous devons faire les
constations suivantes. La Russie est un
pays capitaliste dans lequel la plus grande partie des moyens de production est
passée aux mains de détenteurs de capitaux privés à la suite de la
contre-révolution antisocialiste. Ce qui
domine dans ce secteur, c’est la propriété
volée par le clan des oligarques.
Parallèlement, en dépit des privatisations étendues, on retrouve encore
un assez grand secteur de propriété d’État ou de propriété mixte de moyens de
production ou de moyens financiers.
Lorsqu’il s’agit d’entreprises stratégiques dans ces secteurs, l’État
dispose en général encore d’une majorité de contrôle. (…)
Le président Poutine
est apparu dans un rôle d’arbitre et de modérateur. Le chef de l’État exerçait également un
contrôle direct sur les contrats à long terme, la direction du secteur
énergétique et des banques stratégiques. (…)
On peut donc parler –
en dépit de toutes les particularités – d’une variante de capitalisme
monopoliste d’État en Russie. » (Guerns, Willi, La Russie – ni ange ni démon, réf. Marxistische Blätter\Étincelles,
Lens, juin 2016, no. 34, page 21).
Le second volet
anti-communiste a pour nom : l’assaut brutal contre la République
populaire de Chine. Quant à la
République cubaine, elle est toujours dans le collimateur. (N’est-ce pas M. Obama?, -ndlr).
« Le
développement de toutes les formes de capitalisme d’État s’accompagne d‘une
lutte des classes. L’expérience de la Chine
confirme entièrement la thèse de Lénine selon laquelle, dans la période de
transition, le capitalisme d’État est :
‘La continuation de la lutte des classes sous une autre forme et
nullement le remplacement de la
lutte des classes pour la paix entre les classes’, voir Œuvres choisies, tome
2, 2ème partie, pages 540, 585).
Le développement du
capitalisme d’État préparer les conditions nécessaires à la future
nationalisation socialiste des entreprises.
Par conséquent, l’économie chinoise de transition compte actuellement
les trois mêmes types essentiels d’économie : socialisme, petite production marchande et
capitalisme, qui existaient en Union soviétique, dans la période du passage du
capitalisme au socialisme et qui ‘existaient’…dans les pays les pays européens
de démocratie populaire. Cependant, par
suite du retard économique et technique hérité du passé, la part des formes
d’économie socialiste dans l’économie de la Chine est beaucoup moins grande que
dans celle des pays européens de démocratie populaire et la part du
capitalisme, et surtout de la petite production marchande, y est relativement
plus grande. Contrairement à ce qui se
passe dans les pays européens de démocratie populaire, en Chine, on utilise
largement le capitalisme d’État dans l’intérêt de l’édification
socialiste. La structure de classes de
la société chinoise s’est modifiée conformément aux changements intervenus dans
l’économie. Les principales classes sont
la classe ouvrière et la paysannerie.
Aux masses laborieuses des ouvriers et des paysans s’ajoute le grand
nombre des artisans et autres travailleurs de la ville et de la campagne. Il existe en outre une bourgeoisie nationale
dans les villes, une classe de paysans riches à la campagne et une couche
nombreuse de petits bourgeois dans les villes. » (Édition électronique réalisée par Vincent
Gouysse à partir de l’ouvrage publié en mars 1956 aux Éditions Sociales, Paris,
Texte conforme à la 2ème édition de 1955).
Ceci dit,
l’impérialisme US est agacé parle rôle et la force actuels de la République populaire
de Chine : « comme en août 2015, la volatilité s’explique principalement
par les inquiétudes des marchés au sujet
des perspectives de l’économie chinoise est des politiques économiques
connexes, notamment l’incidence des sorties de capitaux et le risque d’une
forte dévaluation du renminbi. » (Banque du Canada, Revue du système
financier, page 5).
« Le système
financier canadien pourrait être exposée à de graves tensions économiques et
financières émanant de la Chine et d’autres pays émergents. Ce risque pourrait se matérialiser sous
l’effet notamment d’une forte perturbation économique ou d’un ralentissement
économique en Chine. » (Ibidem, Revue du système financier, page 25).
L’économie chinoise et
les politiques des autorités pékinoises ne cesseront jamais de méduser
l’Occident. « L’économie mondiale
devrait se raffermir après la faiblesse
observée au début de 2016, surtout aux États-Unis et en Chine. (…)
La croissance
économique en Chine au début de 2016 a ralenti plus fortement que prévu en
avril pour s’établir à quelque 4,5% (taux trimestriel annualisé). Ce ralentissement est surtout attribuable à
la faiblesse des exportations nettes, et dans une moindre mesure, à l’effet modérateur
exercé par le fléchissement des dépenses en immobilisations dans le secteur
manufacturier, lequel s’explique en partie par la restructuration en cours dans
les branches d’activité présentant des capacités excédentaires, comme celle de
l’acier. La forte progression du crédit
dans la première partie de l’année et des mesures de relance budgétaire
supplémentaires devrait toutefois soutenir la croissance au second semestre de
2016. Les investissements ans le secteur
résidentiel ont été plus robustes que prévu, ce qui semble indiquer un plus
grand dynamisme sous-jacent. D’après les
prévisions, la croissance en Chine se stabiliserait aux alentours de 6 ½ au
cours de la période 2016-2018, même si la hausse de la dette des entreprises
aggrave les vulnérabilités financières. » (Ibidem, Rapport sur la
politique monétaire, pages 1, 4-5).
Mais, il n’y a pas que
‘l’économie’, le communisme ouvre un grand champ sur la place de l’Homme dans
la société. En Amérique, le principal
creuset culturel fait de nous des êtres individualistes et égoïstes. Au pays de Wal*Mart (ou dans les pays de
Wal*Mart), nous sommes appréciés qu’en fonction de notre statut de consommateur
(bref de notre portefeuille).
A contrario, « le communisme est, en tant qu’abolition positive de la propriété
privée (elle-même aliénation humaine de soi), appropriation réelle de l’essence
humaine par l’homme et pour l’homme.
C’est le retour complet de l’homme à lui-même en tant qu’être pour soi,
c’est-à-dire en tant qu’être social, humain, retour conscient et qui s’accomplit
en conservant toute la richesse du développement antérieur. En tant que naturalisme achevé, ce communisme
est humanisme; en tant qu’humanisme achevé, il est l’antagonisme entre l’homme
et la nature, entre l’homme et l’homme, la vraie solution du conflit entre
l’existence et l’essence, entre l’objectivation et l’affirmation de soi, entre
la liberté et la nécessité, entre l’individu et l’espèce. Il est l’énigme résolue de l’histoire et il
en est conscient. » (Marx, Karl, Manuscrits de 1844, Flammarion, Paris, 2008, pages 113-114).
Soit dit en passant,
arrêtons-nous sur une déclaration de Joseph Staline : « Si vous
voulez trouver des réponses à tout dans Marx vous ne les aurez pas. Vous avez devant vous un laboratoire tel que
l’URSS qui existe maintenant depuis plus de20 ans mais vous pensez que Marx
doit en savoir plus que vous au sujet du socialisme. Vous ne comprenez pas que dans la critique du
programme de Gotha (sur laquelle nous reviendrons plus loin (cf. supra), Marx
ne pouvait pas tout prévoir! Il est
nécessaire d’utiliser sa tête et non d’enchaîner les citations. Les nouveaux faits sont là, il y a une
nouvelle combinaison des forces – et si vous ne vous en occuper pas – personne
ne le fera à votre place. »
(Staline, J.V., Cinq conversations
avec des économistes soviétiques, 1941-1952), Collectif militant
communiste, http://www.militcom.org.
« Notre parti
s’est ouvert à cette vue scientifique selon laquelle le salaire du travail
n’est pas ce qu’il paraît être, à
savoir la valeur (ou le prix) du travail, mais seulement une forme déguisée de la valeur (ou du prix) de la force de
travail. Ainsi, une fois pour
toutes, était mise au rebut, la vieille conception bourgeoise du salaire
en même temps que toute la critique
dirigée jusqu’ici contre elle, et il était clairement établi que l’ouvrier salarié
n’est autorisé à travailler pour assurer sa propre existence, autrement dit à exister, qu’autant qu’il travaille
gratuitement un certain temps pour les capitalistes (et par suite pour ceux
qui, avec ces derniers, vivent de la plus-value). » (Marx, Karl, Critique du programme de Gotha, Éditions Sociales, Paris, 1966,
page 39).
« La vérité est
que le socialisme attaque avec succès (malgré les contrecoups,-ndlr) les
éléments capitalistes; que le socialisme croît plus rapidement que les éléments capitalistes; que pour ces
raisons, l’importance relative des éléments capitalistes baisse, et que précisément parce que l’importance relative des éléments capitalistes baisse, les éléments capitalistes flairent un danger mortel et
renforcent leur résistance. Or, pour le
moment, ils ont encore la possibilité de renforcer leur résistance (ce que
prouve la contre-révolution russe des années 1990—ndlr), non seulement parce
que le capitalisme mondial leur prête son appui, mais aussi parce que, en dépit
de la baisse de leur importance relative, en dépit de l’affaiblissement de leur
croissance relative en comparaison de la croissance du socialisme, la
croissance absolue des éléments capitalistes n’en a pas moins lieu, et cela
leur donne une certaine possibilité d’accumuler des forces pour résister à la
croissance du socialisme. » (Staline,
J. Les questions du léninisme,
Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977, page 365).
C’est ce que l’on
identifie comme étant la lutte des classes.
Les philosophes ne l’ont pas tous vu ainsi. Mais, même les plus perspicaces des
philosophes ne le comprennent pas toujours ainsi (et ça dépend encore une fois
du niveau de développement des forces productives dans la société,-ndlr). Ainsi pour David Hume au 18ème avant
la révolution industrielle en Angleterre, « Les hommes sont si bien les
mêmes, à toutes les époques et en tous les lieux, que l’histoire ne nous
indique rien de nouveau ni d’étrange sur ce point. (…)
Ces relations de
guerres, d’intrigues, de fractions et de révolutions sont autant de recueils
d’expériences et qui permettent au philosophe politique ou moral de fixer les
principes de sa science, de la même manière que le médecin ou le philosophe de la
nature de se familiariser avec la nature des plantes, des minéraux et des
autres objets extérieurs par les expériences qu’il fait sur eux. » (Hume,
David, Enquête sur l’entendement humain,
GF Flammarion, Paris, 2006, page 152).
« Les hommes font
leur histoire, quelque tournure qu’elle prenne, en poursuivant chacun leurs fins
propres, consciemment voulues, et ce sont précisément les résultats de ces
nombreuses volontés agissant dans des sens différents et de leurs répercussions
variées sur le monde extérieur qui constituent l’histoire. Il s’agit aussi, par conséquent, de ce que
veulent les nombreux individus pris isolément.
La volonté est déterminée par la passion ou la réflexion. Mais les leviers qui déterminent directement
à leur tour la passion ou la réflexion sont de nature très diverse. Ce peuvent être, soit des objets extérieurs,
soit des motifs d’ordre idéal : ambition, ‘enthousiasme pour la vérité et
la justice’, haine personnelle ou encore toutes sortes de lubies purement personnelles. Mais d’une part, nous avons vu que les
nombreuses volontés individuelles qui
agissent dans l’histoire entraînent, pour la plupart, des résultats tout a fait
différents et souvent directement opposés à ceux que l’on se proposait, et que
leurs motifs n’ont par conséquent qu’une importance secondaire pour le résultat
final. D’autre part, on peut encore se
demander quelles sont à leur tour les forces motrices cachées derrière ces
motifs et quelles sont les causes historiques qui se transforment en ces motifs
dans les cerveaux des hommes qui agissent. Cette question, l’ancien matérialisme ne se l’est jamais
posée. » (Engels, Friedrich, Ludwig
Feuerbach et la fin de la philosophie
classique allemande, Édition électronique réalisée par Vincent Gouysse à
partir du tome 3 des Œuvres choisies
de Karl Marx et Friedrich Engels publié en 1970 aux Éditions du Progrès,
Moscou, pages 20 et 21).
« On soutient que
la loi du taux moyen du profit est la loi économique fondamentale du
capitalisme actuel. Cela est faux. Le capitalisme actuel, le capitalisme de
monopole, ne peut se contenter du taux moyen qui, au surplus, a tendance à
diminuer par suite du relèvement de la composition organique du capital. L’actuel capitalisme de monopole ne demande
pas le profit moyen, mais le maximum de profit, nécessaire pour réaliser plus
ou moins régulièrement la reproduction élargie. » (Staline, J., Les problèmes économiques du socialisme en
U.R.S.S, Édition électronique réalisée par Vincent Gouysse à partir de
l’ouvrage publié en 1974 aux Éditions en langues étrangères, Pékin, page 18).
Certes, voilà un
amoncellement très opaque qui semble occulter complètement toute possibilité d’avenir
radieux pour la classe ouvrière et la jeunesse.
Y a-t-il un avenir possible et durable pour les masses laborieuses? Au Canada, la grande bourgeoisie anglo-franco
canadienne laisse à l’occasion s’échapper la vapeur du ‘presto’; par exemple,
les années réactionnaires du conservateur Harper ont laissé un goût amer chez
les travailleurs canadiens et les couches populaires en général. C’est ce qui a permis de façon certaine à la
social-démocratie de faire une grande percée électorale et ce, au-delà même du
charisme de feu Jack Layton. Au Canada,
le principal parti de la social-démocratie, c’est le Nouveau Parti Démocratique
(NPD).
« Pour le NPD, le
combat contre les inégalités sociales demeure une grande priorité. Nous sommes le seul parti à défendre cet
enjeu à Ottawa. Nous avons notamment
insisté pour travailler sur l’équité salariale parce qu’encore de nos jours,
les femmes font à peine les trois quarts du salaire des hommes. C’est loin d’être équitable et c’est une source
d’inégalité économique, surtout pour les mères monoparentales. (La députée Marjolaine Boutin-Sweet a déposé)
deux projets de loi à la Chambre des Communes (i.e. le Parlement) demandant au
gouvernement fédéral d’assurer à tous le
droit à un logement sûr, adéquat, accessible et abordable, dans un
contexte d’économie durable. (…)
Le Canada fêtera le
150ème de sa fondation l’an prochain (en 2017). Il est triste de constater que depuis tout ce
temps, nos gouvernements ont davantage été préoccupés parles profits engrangés
par les banques (cf. supra) et les compagnies qui exploitent nos ressources
naturelles, que par le sort de la majorité de la population. Il est grand temps que ça change. (Elle dit :) Faites-vous entendre, joignez-vous à nous pour
faire comprendre au gouvernement qu’il faut s’attaquer aux
inégalités! » (Boutin-Sweet,
Marjolaine, Bulletin communautaire, NPD, automne 2016, députée d’Hochelaga,
pages 1, 2).
À ‘gauche’, la voie
est libre pour la social-démocratie; tout comme elle l’est pour les partis
bourgeois, est visé le Parti libéral du Canada de Justin Trudeau.
Même en France, terre
de prédilection de la gauche québécoise, les choses ont bien changé y compris
pour le Parti communiste français (PCF), jadis le parti par excellence de la classe
ouvrière. Toutefois, les Trotskystes,
dans tous les mouvements, partis, journaux, etc. qu’ils visaient, par exemple
dans le Parti de gauche – relativement nouveau - avec le principal porte-parole
(Jean-Luc Mélenchon) de la gauche regroupée (y compris incidemment - et toujours - le PCF).
« En 1981, après
une polémique contre Mitterand dont la virulence cachait mal l’impuissance des
dirigeants communistes de l’époque à affirmer une identité communiste déjà
partiellement vidée de sa substance…
‘C’est en effet au 22ème (1976) que le PCF, parti historique de la classe
ouvrière française, répudiait la dictature du prolétariat et à travers ce
concept central, dont Marx lui-même faisait la pierre de touche du marxisme, la
conception marxiste de l’État et de la
révolution. Lors de son 23ème
congrès, le PCF se refondait une première fois en adoptant, sous l’influence de
l’ ’eurocommunisme’ en vogue, des statuts expurgés de toute référence au
marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien’.
… et alors que le PS
(Parti socialiste) reniait avec éclat le programme commun, ce fut la première
participation ministérielle du Parti
(communiste) à un gouvernement de gestion loyale du capitalisme qui,
après quelques mesures sociales destinées à fixer ‘ l’état de grâce’, se montrera redoutablement efficace dans le
démontage des acquis sociaux vainement attaqués
par la droite giscardienne.
Durant trois années, la direction du PCF, malgré les réticences
croissantes de sa base, prenait la lourde responsabilité de cautionner une politique d’austérité conduite sous la
houlette d’un Mitterand avide de compromettre les communistes dans l’ ’échec’
programmé du changement social. Cette
fausse victoire de la gauche eut tôt
fait de regonfler les voiles de la droite qui
bénéficia d’un prodigieux retournement de situation, le PS menant sa
politique sans grande riposte du mouvement syndical, majoritairement compromis
dans le soutien au gouvernement. » (Gastaud, Georges, Mondialisation capitaliste et projet communiste, Le temps des
Cerises, Pantin, 1997, pages 219-220).
Nous avons abordé la
politique social - démocrate, en nous référant à l’exemple canadien. « L’histoire de tous les pays atteste
que, livrées à ses seules forces, la classe ouvrière ne peut arriver qu’à la
conscience trade-unioniste, c’est-à-dire à la conviction qu’il faut s’unir en
syndicats, mener la lutte contre le patronat, réclamer du gouvernement telles
ou telles lois nécessaires aux ouvriers, etc. (…)
Tout culte de la spontanéité
du mouvement ouvrier, toute diminution du rôle de ‘l’élément conscient’, du
rôle de la social-démocratie (i.e. de l’idéologie marxiste-léniniste) signifie
par là même – qu’on le veuille ou non, cela n’y fait absolument rien – un
renforcement de l’influence de l’idéologie bourgeoisie sur les ouvriers. (…)
La conscience
politique de classe ne peut être apportée à l’ouvrier que de l’extérieur,
c’est-à-dire de l’extérieur de la lutte économique, de l’extérieur de la sphère
des rapports entre ouvriers et patrons.
(…)
Notre tâche pratique,
la première et la plus urgente (est) de créer une organisation de
révolutionnaires capable d’assurer à la lutte politique l’énergie, la fermeté
et la continuité.(…)
(Certains ont
dit :) ‘Un comité d’étudiants n’est pas ce qu’il nous faut : il est
instable.’ (Lénine rétorque :) Tout à fait juste! Mais la conclusion qui en découle, c’est
qu’il faut un comité de révolutionnaires professionnels (il s’en trouve dans
les organisateurs du ‘printemps érable’,-ndlr), un comité de gens – ouvriers ou
étudiants-, peu importe! Qui auront su faire leur éducation de révolutionnaires
professionnels. (…)
‘Il faut rêver!’
Cette déclaration
valut à Lénine des critiques acerbes à laquelle, il répondit par une tirade de
Pissarev fort à propos.
‘Il y a désaccord et désaccord, écrivait Pissarev au sujet du désaccord
entre le rêve et la réalité. Mon rêve
peut dépasser le cours naturel des événements, ou bien il peut donner un coup
de barre dans une direction où le cours naturel des événements ne peut jamais
conduire. Dans le premier cas, le rêve
ne fait aucun tort; i l peut même soutenir et renforcer l’énergie du
travailleur… Rien, dans de tels rêves, ne peut pervertir ou paralyser la force
de travail. Bien au contraire. Si l’homme était complètement dépourvu de la
faculté de rêver ainsi, s’il ne pouvait de temps à autre devancer le présent et
contempler en imagination le tableau entièrement achevé de l’œuvre qui
s’ébauche entre ses mains, je ne saurais décidément me représenter quel mobile
ferait entreprendre à l’homme et mener à bien de vastes et fatigants travaux
dans l’art, la science et la vie pratique… Le désaccord entre le rêve et la
réalité n’a rien de nocif, si toutefois l’homme qui rêve croit sérieusement à
son rêve, s’il observe attentivement la vie, compare ses observations à ses
châteaux en Espagne et, d’une façon générale, travaille consciencieusement à la
réalisation de son rêve. Lorsqu’il y a
contact entre le rêve et la vie, tout est pour le mieux. » (Lénine, Que faire? Les questions brûlantes
de notre mouvement, Publié en volume à Stuttgart en 1902, pages 84, 87, 102,
111, 117 et 134).
L’avenir semble bouché au Québec.
Les communistes ont d’autant plus quasi dissous leur parti. Les dirigeants se sont éparpillés. Les membres actuels sont peu, si peu, et sont
issus de la mouvance maoïste. Quant aux
progressistes bon chic bon genre, ils ont vu l’indépendance du Québec leur
passer sous le nez; et ils se sont grosso
modo embourgeoisés.
Mais la classe ouvrière, n’en doutez pas, prépare a catimini sa ‘rentrée’. Ce ne sera peut-être pas par la porte de devant
et avec le tapis rouge. Il y aura des
femmes, beaucoup de femmes; souvent à la tête de familles monoparentales. Elles ne seront pas seules.
Et puis, des milliers de jeunes, nés au Québec le plus souvent et
parlant outre le français les langues des fleurs venues d’ailleurs avec l’accent
de leurs papas et de leurs mamans et qui prendront la rue, les rues de Montréal
(comme au temps fort du Printemps érable), pour clamer qu’ils ne veulent pas de
xénophobie (mais des emplois) ou de la stigmatisation (cependant toujours
partant pour un logement de qualité).
Ils seront côte-à-côte : des Noirs, des Asiatiques, des Latinos et
de fort belles Arabo-musulmanes portant un foulard qui ne veut dire, après tout,
qu’elles ont simplement … des croyances et des convictions! Toutes ces cohortes
s’entremêleront et joindront les Québécois dits de souche pour respecter cette
grande et noble tradition : la paix et le respect. Et si ça vous chante, on parlera de l’indépendance
du Québec…
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