Thomas legrand :
le ni-ni des beaux-beaufs
8 Janvier 2020
Image extraite du compte touitteur de Thomas
Legrand Esq.
Sévissant de longue date sur France Inter au titre
(envié) d'Arbitre des élégances et des stéréotypes formatés de la petite
bourgeoisie mondaine, à prétentions intellectuelles, on peut dire que si Thomas
Legrand n'en rate pas une, c'est que précisément il est là pour ça...
S'inspirant de son vénérable
modèle ès journalisme de référence et surtout de classe... équitablement
moyenne ( Lolo Joffrin ), Thomas Legrand ripoline quotidiennement et à
heure fixe les derniers clichés échangés la veille lors des diners en
ville de beaux-beaufs "progressistes mais raisonnables". Chaque matin
il est d'astreinte auprès des deux nigaud.e.s ( Demeuré et Salomé ) qui donnent
le "la"
matinal de la banalité française "de service public". Il s'acquitte
alors de sa charge avec le sérieux et la pondération gourmée qui vont
bien, sur le même ton sentencieux et moralisateur que son ainé dans les
éditoriaux chafouins de Libération. Mais il fait, ou du moins s'efforce de
faire...mieux, en y ajoutant une (petite) nuance critique de connivence
branchée, propre à satisfaire le chaland "rebelle" voire
"indigné", bref de "gauche ma
non troppo", celle
à qui on ne la fait pas. Des chroniques, des "bobinos"
bien adaptés au temps d'attention disponible.
Sa mission ce matin était de dégotter une posture présentable à
ses commensaux de la nomenKlaculture qui l'a coopté. C'est donc avec quelques
précautions qu'il va prendre pour cible un des "Pères fondateurs" du
genre où il a quelques prétentions à s'illustrer. J'ai nommé : Jacques Chancel,
son vénérable précurseur dans le rôle apprécié de Guy Lux des riches
bourgeoises (à prétentions culturelles affirmées), désœuvrées à l'heure du thé.
L'occasion de rappeler au plus jeunes de ses auditeurs comment l'exception
culturelle Mitterandienne avait si bien su "changer la vie" (on est à
la fin de 1981), au fil de ce court extrait commenté du festival de flagornerie
compassée à quoi se résumait généralement "Radioscopie":
On n'apprendra pas grand
chose qu'on ne sache depuis belle lurette, sur l'élévation intellectuelle et le
discernement critique des "journalistes", des
"chroniqueurs", de leurs comparses et de l'ensemble de l'appareil
idéologique où ils s'ébattent de concert, car tout ça n'a guère changé depuis
(l'épiphanie de la médiocratie mitterandienne... et au-delà), malgré qu'en ait
notre Thomas toi d'là que j'm'y mette. Conformisme, cynisme et hypocrisie sont
avec la plus sotte vanité les traits "transversaux" les plus pérennes
de notre transcendantal pétainiste de petits-bourgeois "éduqués"
franco-français . D'ailleurs, à n'en pas douter si la carrière de notre petit
Legrand se poursuit de ce pas, il aura bientôt tout du Jacques Chancel relouqué
hipster à quoi il s'efforce manifestement de s'identifier.
Mais la conclusion que notre
moderne "sage doit dire" ( cher à Line Renaud ) tire de ces
mondanités est « qu’on n'est
pas du tout ici dans l'expression d'une "liberté débridée
post-68" » que "certains"dénoncent dans la
"relecture" qu'ils feraient aujourd'hui de ce qui serait au contraire
selon T. Legrand, celle de la "toute puissance du bon plaisir
masculin" ». Bref, il nous donne du Bourdieu surgissant
des profondeurs du service public, tel le commandeur à la fin du dîner de nos
deux Don Juan défraichis, pour les rejeter dans les ténèbres extérieures de
l’opprobre publique.
L’inconsistance, le ridicule et
l’anachronisme de cette laborieuse leçon de morale pour Bouvard et Pécuchet
rebootés ( Demorand et Salamé) , auraient pourtant facilement pu être épargnés
aux auditeurs de France Inter si le chroniqueur s’était un peu renseigné sur le
contexte historique et idéologique de l’archive qu’il a cru bon d’exhumer.
C’est pourtant facile puisqu’il n’est pas même requis de lire (l’excellent) livre
d'Anne-Claude Ambroise-Rendu . Pour
l'avoir vécu je peux témoigner que tout ça est assez bien résumé sur la page
wiki consacrée à : l'Apologie
de la pédophilie.
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