DU NOUVEAU EN FINLANDE
Sanna Marin,
la première ministre finlandaise, veut avancer sur un projet de réforme du
travail dans son pays. Son idée est simple : passer à quatre jours de
travail par semaine au lieu de cinq ou raccourcir les journées de travail en
les faisant passer de huit à six heures.
C’est à l’occasion du 120e anniversaire du SDP (Parti
social-démocrate), dont elle est la vice-présidente, que Sanna Marin a appelé à réformer en profondeur le marché du travail dans
son pays. C'était en août 2019, comme le précise France Info qui a contextualisé l'information retrouvée un peu
partout dans le monde. La nouvelle Première ministre était déjà
membre du gouvernement à l'époque, mais au poste de ministre des Transports et
de la Communication.
Quatre journées de travail par semaine ou des journées de
six heures de travail
“Une semaine de travail de quatre jours ou une journée
de travail de six heures. Ce pourrait être la prochaine étape pour la
Finlande”, a-t-elle lancé aux militants. Actuellement, les Finlandais
travaillent cinq jours de huit heures pour un temps plein, comme en Belgique.
La formule, si elle voit le jour, ferait donc passer le temsp de travail
hebdomadaire des Finlandais de 40 heures à 32 (quatre fois huit heures) ou
30 heures par semaine (cinq fois six heures).
Avant de devenir Première ministre, Sanna Marin occupait le
poste de ministre des Transports. Pendant qu’elle occupait ce poste, elle a
plaidé en faveur d’une réduction de la semaine de travail afin d’améliorer la
productivité des employés.
Selon la jeune dirigeante de la coalition de centre gauche
au pouvoir depuis le mois de décembre 2019, cette réforme permettrait aux
travailleurs de passer plus de temps avec leurs familles.
"En termes de vie professionnelle, une semaine de
travail de quatre jours, une journée de travail de six heures, pourquoi cela ne
pourrait pas être la prochaine étape ? Est-ce huit heures la vérité ultime ? À
mon avis, les gens méritent plus de temps avec leur famille et dans des
activités culturelles. Cela pourrait être la prochaine étape pour nous dans la
vie professionnelle", avait justifié la jeune dirigeante dans son
discours qui date d'avant sa prise de fonction en tant que Première ministre.
La proposition avait immédiatement été accueillie avec
enthousiasme par le ministre de l’éducation Li Andersson, la dirigeante
de "l’Alliance de gauche", l’un des partis qui fait partie de
la coalition avec les sociaux-démocrates.
Elle a soutenu la proposition de la leader sociale démocrate
: "Il est important de permettre aux citoyens finlandais de travailler
moins. Ce n’est pas une question de gouverner avec un style féminin, mais
d’offrir de l’aide et de tenir ses promesses aux électeurs".
Le programme de l'équipe actuellement au pouvoir en Finlande ne contient
pas cette mesure. Mais la volonté de revoir le temps de travail y
figure bien.
Les Finlandais pourraient s’inspirer de l’exemple de
Göteborg ou de Microsoft Japon
Dans la Suède voisine, où la journée de travail de six
heures (5 jours par semaine) a été testée dans quelques endroits en 2015,
les résultats ont montré que les employés étaient plus heureux, plus riches et
plus productifs.
Dans la ville suédoise de Göteborg, par exemple, certains
travailleurs d’une maison de retraite sont passés des 40 heures de travail
hebdomadaires à 30 heures par semaine, sans perte de salaire.
Selon les
résultats publiés en 2017, les employés ont indiqué qu’ils
étaient plus en forme et plus motivés, ce qui les rendait plus productifs, leur
permettait de faire moins d’erreurs et réduisait drastiquement le nombre de cas
d'épuisements au travail.
L’allègement des horaires a aussi permis d’augmenter la
qualité du travail effectué et les pensionnaires de la maison de retraite ont
perçu la différence.
D'autres exemples pourraient inspirer un nouveau modèle
finlandais. En novembre 2019, Microsoft Japon a pris une mesure audacieuse pour
tenter d’améliorer l’équilibre entre le travail et la vie privée en instaurant
un week-end de trois jours pour ses employés. Les résultats
indiquent que la productivité des employés a augmenté de près de 40%,
un chiffre interpellant.
Et en Belgique ?
En Belgique, la proposition de passer la semaine de travail
légal de cinq à quatre jours est soutenue par différents partis politiques.
Certaines communes comme Anderlecht ou
Saint-Josse
à Bruxelles, ou Charleroi en Wallonie, tentent l'expérience. Certaines
entreprises belges ont également déjà lancé des phases de test de ce nouveau
cadre de travail.
Mais la mesure a évidemment un coût important (pour les
communes notamment avec l’engagement de personnel supplémentaire) et n’est, par
exemple, pas défendue
par les employeurs privés en Belgique qui craignent des difficultés en
matière de capacités d’augmentation de la productivité ou en termes
d’organisation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire